Vers une réouverture du commerce ?

Saint-Laurent

Vendredi 13 février (2015), dans la salle des fêtes de Saint-Laurent, Annie Le Gall, la maire, a tenu une séance publique autour du projet de réouverture du commerce – le bar-épicerie "Le Jaudy" - fermé depuis...

...  décembre 2012. C'était la troisième réunion publique sur le sujet; Lors des deux premières séances, "des habitants de Saint-Laurent ont souhaité sa réouverture sous forme de société d'intérêt collectif (SCIC), ce qui répond à un besoin du territoire" annonce la maire.

La SCIC est une société où chacun, c’est-à-dire particuliers, producteurs, bénévoles, usagers, collectivité publiques, entreprises, associations…, peut investir et/ou s'investir. Elle produit des biens et des services dans une logique de développement local et durable. Dans ce montage, tous les associés, autrement appelés "les coopérateurs", décident sur une base égalitaire – une voix par associé, quelle que soit sa mise – pour décider de la vie et du devenir de la société. Au-delà de cette logique de fonctionnement et de ses finalités, la SCIC est une société comme une autre. Elle peut-être SARL, SA ou SAS.

Pour reconstruire une économie locale

Selon Annie Le Gall, "redonner vie à cet endroit en créant un lieu de rencontre intergénérationnel, un lieu de partage, de culture, de mieux vivre ensemble, de vivre autrement en développant les services de proximité et la vente de produits de qualité en favorisant les circuits courts, permettra ainsi de reconstruire une économie locale". Elle rappelle que les murs ont été acquis par la commune en 2010 "afin d'éviter que ce commerce ne soit transformé en logement". Le fond de commerce appartient à la Communauté de Communes et la commune de Saint-Laurent lui a officiellement signifié sa volonté de le racheter à l'euro symbolique.

Dans un premier temps, une enquête a été faite auprès des habitants. Deux cents (200) formulaires ont été distribués et cinquante-neuf (59) sont revenus. Seuls trois foyers se sont exprimés en défaveur de la réouverture du commerce. Pour les autres, cinquante-six foyers donc, et compte-tenu de la composition des foyers, cela pourrait faire 57 clients potentiels de ce commerce (27 réponses en ce sens) à ajouter aux 56 personnes (29 questionnaires) qui seraient prêtes à prendre une part sociale dans la coopérative (NDLR : en partant du principe que le coopérateur est par essence même un consommateur !). Au total, cela ferait donc un panel de 107 clients potentiels, soit 20% des habitants de la commune.

Lors de la deuxième réunion publique, une commission a été formée afin de rencontrer la Communauté de Communes et de travailler sur le projet. Cette commission est composée d'élus et d'habitants de la commune; Se sont portés volontaires : Annie Le Gall, Annick Coquil, Josiane Allain, Christiane Pérennès, Thierry Pérennès et Philippe Dollo.

"Dans un premier temps, explique Philippe Dollo, l'idée de la commission est de créer une association pour lancer ce projet collectif, cette première structure nous permettant alors de regrouper toutes les personnes qui souhaitent s'investir, en temps ou en compétence, au sein de ce projet et on verra par la suite pour la partie financière. Il s'agira aussi de définir les orientations et les services à mettre en place". L'association n'aurait pas vocation à durer dans le temps, mais à se transformer en société coopérative. Pour lui, cette première étape est un "marchepied vers la création d'une société commerciale" sachant que la mise de fond initiale est estimée à 10.000€.

La majorité des personnes présentes à cette troisième réunion publique se prononce favorablement à la création de cette association. Le 27 février à 20h, en mairie de Saint-Laurent, se tiendra l'assemblée générale constitutive. Lors du premier tour des élections départementales, il est par ailleurs envisagé une "ouverture" du commerce. Les habitants pourront venir y discuter et s'informer sur le projet.