La tournée de la députée Annie Le Houérou : Landébaëron

Envoyer un mailEnvoyer un mail
Date de l'évènement: 
Vendredi, 29 Novembre, 2013

Landébaëron

Vendredi 29 Novembre (2013) – Après une halte à Saint-Laurent (Article ICI), direction ensuite vers la mairie de Landébaëron pour la députée Annie Le Houérou. Sur place l'attendait le maire, Daniel Cloarec et sans perdre de temps, l'équipage...

...  met le cap sur la bergerie de Penn Krec'h de Kristen Bodros et Cécile Thomas dans laquelle, à partir d'un cheptel de 50 brebis Lacaune, ils vendent agneaux et produisent lait, fromages et yaourts qu'ils commercialisent en circuit court, sur l'exploitation (vente tous les vendredis de 17h30 à 19h30), sur les marchés ou en passant par des relais "paniers bio" tels que "Blaz Ar Vro" (ICI) ou "Les paniers du Bocage" (ICI).

Nouvellement installés - ils ont racheté les terres de l'exploitation de vaches laitières de M. et Mme Le Gall il y a un an - ils ont exprimé leurs difficultés au quotidien notamment en matière d'organisation des circuits de distribution de leurs produits et en matière de normes et d'obligations sanitaires. "Pour ce qui est des contrôles sanitaires, cela fait partie de nos obligations et c'est compliqué et risqué car nous faisons nous-même nos analyses" explique Kristen. "En filière longue, ajoute Cécile, les analyses sont faites régulièrement tout au long du circuit et le risque est dilué. En circuit court, en cas de problème, c'est plus radical. Si malgré tous les soins apportés à l'alimentation des animaux et à la transformation des produits, on a un cas de listeria, tout le stock est à jeter", "et il faut refaire la clientèle" ajoute Kristen Bodros qui regrette de n'être pas plus positivement aidé par la DSV (Direction Départementale des Services Vétérinaires). "Dans d'autres régions, il y a un contrôleur pour 300-400 éleveurs et ces personnes-là font du conseil. Au lieu de cela, ici, en Bretagne, les productions directes comme nous sont considérées comme des empoisonneurs. Quand la DSV débarque, ils cherchent la faille. Ils ne regardent pas ce que l'on fait bien, ils cherchent l'erreur. Certes il y a eu quelques accidents sanitaires, donc ils ont la pression mais malheureusement pour nous, je pense qu'en Bretagne ils sont trop souvent amenés à visiter des grosses structures dans l'industrie alimentaire et n'arrivent pas à faire la différence avec nous qui avons des enjeux très différents". "On ne travaille pas la même chose et on a aucun intérêt à travailler avec les normes de l'agro-alimentaire" ajoute Cécile.

À propos du puçage électronique de leurs bêtes, si cela ne pose pas de problème à Kristen Bodros, il s'interroge néanmoins : "De toute façon, il faut mettre les boucles. Ce qui me gêne c'est qu'on rende obligatoire quelque chose qui nous est inutile. Le puçage ne sert qu'aux très gros élevages et à la recherche. Nous on connait la mère, on a un cahier de mise bas dans lequel on note le numéro de la mère et du petit". Il explique à Annie Le Houérou le ridicule de certaines contraintes administratives : "On a une fiche de circulation qu'on est tenu d'envoyer à Saint Brieuc dans la semaine du départ d'une brebis ou d'un agneau. Qu'il faille envoyer cette fiche, d'accord, mais pourquoi dans la semaine. En plus il faut noter l'immatriculation du camion, du conducteur, l'heure de départ et d'arrivée et si on oublie, on peut être pénalisé". Il prend ensuite un exemple : "Sur l'exploitation, deux béliers viennent d'un centre de sélection et on a un autre bélier noir. Le bélier noir, c'était un cadeau de copains. Donc on n'avait pas de facture et on n'avait pas le document de transport. Quand on a été contrôlé en avril, on nous a dit : il vient d'où ce bélier ? Comment est-il arrivé ici ? Le bélier, il a une boucle, on pourrait le suivre par satellite, mais parce qu'on n'avait pas le papier de transport, avec l'immatriculation du camion, du conducteur, l'heure de départ et l'heure d'arrivée et les signatures et tout le reste… et bien, on est en infraction et on peut être pénalisé sur nos aides". "Du coup, ajoute Kristen, suite à cela, le malheureux bélier, on l'a baptisé : sans-papier".

En quittant l'exploitation de Cécile et Kristen, à défaut d'avoir des solutions, la députée Le Houérou aura sans aucun doute apprécié la simplicité et la sincérité du rapport fait par ces jeunes exploitants, qui n'ont qu'une seule envie, celle d'élever leurs deux enfants à la ferme, de vivre de leur travail, dans un environnement préservé, en se ménageant une bonne qualité de vie et en proposant des produits de qualité.

Synthèse de la journée complète ICI

Partagez cet article