Attentats du 13 novembre : "Ce serait une folie de haïr toutes les roses…

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 19 Novembre, 2015

"Ce serait une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine nous a piqués". C'est ainsi, en ce jeudi 19 novembre (2015) que le maire Gérard Le Caër a terminé son discours lors du rassemblement citoyen qu'il avait provoqué  ...

...en hommage aux victimes des attaques terroristes du vendredi 13 novembre et qui a rassemblé plus de 350 personnes sous la hall de la place de la République. "Marianne, derrière moi, pleure ses enfants… 132 personnes ont été tuées, 352 sont blessées dont 96 gravement, a t-il tout d'abord déclaré. Cet acte horrible, barbare, contre des innocents, est à condamner avec la plus grande fermeté. Ces bourreaux du moyen-âge et leur chef notamment, doivent être traqués et mis hors d'état de nuire rapidement ainsi que leur réseau qui commande maintenant des cerveaux à distance, souvent de jeunes un peu paumés, parfois ignorants, enrôlés quelquefois sous couvert d'aides humanitaires. Parents, faites attention aux réseaux sociaux ! Il faut détruire ces monstres qui haïssent notre civilisation. Leur cible ce vendredi 13 n'est pas anodine, les lieux non plus ; Le sport, la culture, les loisirs étaient dans leur viseur aveugle, froid et empreint d'une extrême lâcheté. Certains annoncent que le pire est encore à venir, que nous sommes dans l'œil du cyclone… alors il faut que l'État agisse rapidement avec discernement".

Il poursuit ensuite sur un ton plus politique persuadé que la pire des choses serait de faire l'amalgame : "Stigmatiser la haine envers l'autre, c'est contribuer à faire l'apologie du racisme, du nationalisme. Beaucoup de messages glauques, anonymes circulent sur les réseaux sociaux. C'est véritablement inquiétant et cela éveille en nous de sombres images de notre histoire, des images que je ne croyais pas possible de revoir en ce début du 21ème siècle ; Mais hélas, la vérité est autre ! Ce qu'évoquait Bertolt Brecht en parlant de "la bête immonde" peut encore se réveiller à n'importe quel moment".

Pour lui, ce qui prime, c'est le respect de la femme et de l'homme en leurs diversités, leurs richesses, leurs cultures, leurs modes de vie. "Nous sommes un pays laïque qui se doit de défendre sa liberté de réunion, sa liberté de croire en un, ou plusieurs, dieux ou de ne croire en aucun. C'est assurément notre force et c'est assurément ce qui dérange ces fanatiques fascistes qu'il faut anéantir. Il en va de nos valeurs ; Il faut rester debout, ne pas céder à cette terreur que ces obscurantistes tentent d'installer ; Il faut nous rassembler autour des valeurs de liberté, de fraternité, d'égalité qui sont nos valeurs et le fondement de notre république pour faire de notre société, une société de paix, d'écoute et de tolérance".

Il faut, selon le maire, rappeler ces valeurs à l'école, faire de l'instruction civique et citoyenne. "Je prône pour l'état d'urgence idéologique au travers d'une pédagogie anti radicalisme et démocrate. Il en va de notre avenir, de l'avenir de la société que nous voulons pour demain, société que nous souhaitons épanouissante et optimiste pour nos enfants et les générations à venir". Puis de conclure : "Je voulais livrer ce message ce soir sur la paix, l'amour, l'amitié entre les peuples, la justice sociale, le partage, la solidarité, le respect de l'autre, de la démocratie et de la République. Restons unis, debouts ; Ne diabolisons pas, n'instrumentalisons pas ; Faisons preuve de discernement car ce serait une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine nous a piqués. Pour chaque fin, il y a toujours un nouveau recommencement".

Après la minute de silence, Maël Le Gall, le plus jeune des porte-drapeaux de la commune, a interprété à capella la chanson de Jean Ferrat intitulée "Ma France" (NDLR : Extrait audio ICI), faisant planer une grande émotion sur l'assistance silencieuse et reconnaissante. Puis ce fût le chant des Partisans et une Marseillaise chantée par tous. Au pied d'une Marianne qui pleurait des larmes de sang, une gerbe a été déposée et de nombreuses personnes, dont des enfants, ont ajouté une fleur, une bougie et une partie de leur cœur pour que le souvenir des innocents massacrés ne s'éteigne pas dans les mémoires. Ce soir-là, Bégard était Paris ! Une fois encore ! Hélas !

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