GP3A – Maternité de Guingamp – Que vaut la parole d'Emmanuel Macron ? (Vidéo & Galerie)

Envoyer un mailEnvoyer un mail
Date de l'évènement: 
Samedi, 1 Décembre, 2018

Samedi 1er Décembre (2018), une nouvelle fois, les personnels de la maternité de Guingamp ont donné rendez-vous dans la rue, à la population des territoires à proximité de l'hôpital de Pabu. Faut-il incriminer le temps pluvieux - quoique que relativement doux - faut-il incriminer les gilets jaunes qui ce jour étaient en action au rond-point de Kernilien - même si ...

... quelques-uns d'entre eux s'étaient rendus à la manifestation de la maternité - toujours est-il que l'affluence était bien moindre que pour les dernières actions [NDLR : Retour sur les évènements précédents : le 5 mai 2018  ICI (vidéo), le 26 mai ICI, le 29 mai ICI et le du 30 juin ICI (vidéo)]. Néanmoins, ils étaient environ 300 ou 400, citoyens et élus des territoires de Guingamp-Paimpol et Leff Armor, dont les deux présidents, Vincent Le Meaux et Philippe Le Goux, à faire le déplacement sous la pluie pour marquer leur solidarité à la cause, c'est à dire le rejet de la fermeture de la maternité, annoncée par l'ARS(1), puis mise en sursis pour deux ans par Emmanuel Macron lors de son déplacement à Plérin le 20 juin dernier, mais qui n'a toujours pas, 5 mois après, été confirmé par un quelconque écrit. Et par les temps qui courent...

Cette manifestation a permis à Adèle Morvan, sage-femme, de partager le communiqué rédigé par le personnel de la maternité : "Il y a 4 mois, nous apprenions par voie de presse la poursuite de l’activité de la maternité pour les 2 prochaines années. C’était une décision du Président de la République, relayée par le député". En effet, après son passage en terres Briochines en juin dernier, c'est, semble-t-il, par téléphone qu'il avait communiqué sa décision au Député Yannick Kerlogot, qui, soit dit en passant, n'était pas favorable à la préservation de la maternité à Guingamp, et qui ne l'est, sans doute, toujours pas aujourd'hui. "Mais depuis, rien, poursuit la sage-femme ; Nous n’avons que ses paroles et nous sommes toujours en attente d’un écrit, car sans document officiel, comment l’équipe soignante peut-elle travailler sereinement ? Comment rassurer les patientes ? Comment poursuivre nos projets ?". De fait, à ce jour, rien n'assure que la maternité ne sera pas fermée le 31 janvier 2019, comme initialement annoncé par l'Agence de Santé ; "Et si la fermeture reste d’actualité, que se passera-t-il ensuite pour la chirurgie et l’ensemble du plateau technique guingampais ? " interroge Adèle Morvan qui se fait porte-parole de ses collègues pour appeler toute la population de GP3A à se mobiliser "pour le maintien d’un service public de santé sur son territoire".

"On nous promet un « pôle d’excellence ophtalmologique », poursuit-elle ; Pourquoi pas... Mais en plus ! Pas à la place de... Pas à la place de ce que nous avons déjà et qui répond aux besoins de la population. Si l’on dépouille notre hôpital de sa maternité, puis de sa chirurgie, pour lui donner ensuite un lot de consolation, cela n’a aucun sens. Ce marchandage n’est pas à la hauteur des enjeux de santé sur le territoire" et de clore le sujet en déclarant : "Nous n’avons pas besoin de pôle ophtalmologique pour voir clair dans ce qui se trame".

Elle a rappelé que cette journée s'inscrivait par ailleurs dans les actions consécutives à l’appel de la Coordination Nationale des Comités de défense des Hôpitaux et Maternités de proximité. "Partout en France, à l’écart des métropoles, la population se mobilise pour défendre un hôpital de qualité sur tout le territoire national". Selon le communiqué lu, sans le nouveau « plan santé » présenté à la rentrée par le gouvernement, les « hôpitaux de proximité » ne sont plus que des hôpitaux de seconde zone, sans aucun plateau technique. "On nous imposerait des hôpitaux hi-tech pour les métropoles et seulement des dispensaires pour la France rurale ?! ". Adèle Morvan rappelle que pour les populations rurales, la fermeture de nombreuses maternités et blocs opératoires se traduira par toujours plus de kilomètres pour pouvoir accoucher ou être opéré"A l’heure où chaque kilomètre compte, où chacun réfléchit à 2 fois avant de prendre sa voiture ; Alors, comment comprendre ce grand déménagement du territoire qui frappe en premier celles et ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer ?" et d'appeler le gouvernement à "stopper la politique de casse des établissements de proximité" et d'exiger "une politique de santé permettant l'accès aux soins de toutes et tous, partout".

Sans avancé dans ce dossier, dans très exactement 2 mois, on verra ce que vaut la parole du Président Macron et le pouvoir effectif des parlementaires à relayer les attentes des populations dont ils sont les relais... Normalement !

 

------------------------------------------------

Nous avons monté une vidéo (YouTube) de l'évènement... Cliquer ICI pour la visualiser

Ci-dessous, accès à une galerie de 10 photos pour se souvenir...

► Cliquer sur la vignette pour ouvrir la galerie de 10 photos

------------------------------------------------------------------------

Notes : (1) ARS : Agence Régionale de Santé

Partagez cet article