GP3A – Le tourisme du territoire dans les pas de Pierre Loti (Galerie)

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 30 Mars, 2017

Jeudi 30 mars (2017), ce sont les pas de Pierre Loti - académicien, militaire, marin et surtout en la circonstance, écrivain et auteur de "Pêcheurs d'Islande" - que les personnels territoriaux du tourisme et les élus de la commission ont suivis pour entamer la troisième session de l'« Educ'tour » qui permet à chacun, ...

... quelle que soit son implantation dans le territoire, d'appréhender les richesses touristiques de ce nouveau grand territoire et de les recommander.

Ce jeudi, rendez-vous avait été donné à l'Office de Tourisme de Paimpol où sa directrice, Armelle Lambert, a accueilli le groupe de 33 personnes venant de Callac, Bourbriac, Belle-Isle-en-Terre, Guingamp, Bégard - Fanny Tanguy, Marine Gerard, Amélie Desjars, la directrice du camping, et Hervé Le Gall, élu de la commission – Pontrieux et Paimpol… et Ploubazlanec, prochain nouveau point d'information touristique, le troisième sur les environs de Paimpol. En tout, le territoire de GP3A(1), dispose désormais de neuf points d'accueil, d'information et de vente de prestations touristiques.

Pour certains, les visites du jour – ville de Paimpol, musée de la mer, centre Milmarin de Ploubazlanec, mur des disparus en mer, Bréhat, Abbaye de Beauport – étaient des découvertes, comme le furent pour d'autres, le Palacret, le Ménez-Bré et Armoripark lors du précédent épisode (NDLR : Voir Revue de détail des "atoutristiques" du territoire).

"Ce bâtiment a été inauguré en 2009, expose Armelle Lambert pour présenter l'Office de Tourisme de Paimpol ; Il a été construit pour le projet "Office Intercommunal" de Paimpol-Goëlo, ex communauté de communes, après la création d'un office à échelle intercommunale en 2003". De statut associatif, il est passé en EPIC(2) en 2009. "Dans le plan d'urbanisme, l'idée de ce bâtiment était de valoriser les berges du Quinic et de faire une liaison entre le quartier port et le quartier gare". C'est aujourd'hui, selon la directrice, "un fort élément de passage" entre ces deux pôles importants du centre-ville. "Nous enregistrons environ 120.000 entrées par an et même 127.000 en 2015" précise-t-elle.

Visite faite de l'Office de Tourisme, c'est dans le centre-ville que notre guide, qui ne s'appelle pas Nathalie, mais Ana Delaveaud, entraine le groupe pour une visite rapide, sous les cris des mouettes très présentes. Ana travaille à l'Office de Tourisme depuis près de quinze ans, après avoir travaillé au musée de la mer, prochaine station de la visite du jour. Berges du Quinic, place des halles, place de la Levée, Place Gambetta… "au choix… elle a trois noms", décorée d'une peinture d'une superbe goélette. (NDLR : Commentaires ICI), place de la vieille tour, Rue de l'église – "on y trouve des Vierges Marie, toutes de formes et de couleurs différentes" - place du Martray – "le cœur de la ville et il se dit que c'est ici qu'avaient lieu toutes les exécutions capitales" – et la maison Jézéquel, "maison unique en Bretagne, car elle est sur pilotis – il y en a beaucoup à Dinan – mais celle-ci est à porche fermé". Depuis 1886, elle appartient à la famille Jézéquel. C'est aujourd'hui une quincaillerie-coutellerie et, "chez Jézéquel, on trouve tout…  de la petite vis à… la grande vis…" s'amuse Ana Devaleaud à bout d'inspiration et qui conduit ensuite le groupe vers le musée de la mer, 11 rue de Labenne. Cette adresse, ancienne sècherie de morue, puis menuiserie, puis voilerie (Voilerie Dauphin), est devenu, du moins aujourd'hui, un musée municipal et qui présente de maints et magnifiques objets dans une ambiance maritime qui fleure bon l'encaustique (NDLR : Plus d'informations ICI).

Durant la visite de la ville, puis du musée de la mer, il fut beaucoup question de Pierre Loti qui a pris Paimpol comme décor de son livre "Pêcheurs d'Islande" inspiré par les témoignages de pêcheurs de l'époque et notamment Guillaume Floury, qui recevait régulièrement l'écrivain lorsque celui-ci séjournait à Pors-Even. Il fut aussi question de Théodore Botrel (1868-1925) qui, inspiré de ses lectures - « Pêcheurs d'Islande » notamment - et de ses origines bretonnes, écrivit, en moins de 24 heures, l'hymne national des pêcheurs de Terre-Neuve et d'Islande, intitulé la Paimpolaise : " […] J'aime Paimpol et sa falaise - Son église et son Grand Pardon - J'aime surtout ma Paimpolaise - Qui m'attend au pays Breton". Un an après l'avoir écrite, lors du Pardon des Islandais auquel il assiste, il découvre que de falaises à Paimpol… il n'y a point !

Au cimetière de Ploubazlanec ou un mini bus a conduit le groupe, c'est la découverte du mur des disparus en mer. Sur le mur d'enceinte ouest du cimetière, sur une centaine de mètres, trente-sept plaques, des "mémoires", honorent le souvenir de fils, de frères, de maris, de pères disparus en mer. Cent-vingt goélettes ont sombré et pour soixante-dix d'entre elles, ce fut corps et biens. En tout, 2.000 marins ont disparu en mer lors des pêches à la morue en mer d'Islande et à Terre-Neuve entre 1852 et 1935, dont de nombreux de la commune de Ploubaz (NDLR : on dit aussi comme cela nous a-t-on confirmé). A voir absolument ! (NDLR : Plus d'informations ICI).

De l'autre côté du mur des disparus en mer, le centre Milmarin, nouvel équipement touristique qui ouvrira ses portes en juin prochain. En ce lieu, Gaëlle Bachet, la responsable, explique qu'il s'agit ici d'un centre culturel dédié à la pêche en Islande et à la marine marchande qui bénéficie d'un fond "très hétérogène et hétéroclite" de plus de 5.000 documents que Roger Courland, "passionné, très investi", défenseur des marins français, décédé à Paimpol, sa cité d’adoption, à l'âge de 85 ans en septembre 2014, a confié à la communauté de commune Paimpol-Goëlo. C'est aussi ce lieu qui deviendra le 9ème bureau d'information touristique de GP3A.

Au rythme rigoureux "imposé" par la très efficace Marina Le Grand, après un rapide passage à la pointe de La Trinité, sur la réserve Paule Lapicque, au-dessus de l'anse de l'Aunay, direction l'embarcadère de l'Arcouest où le groupe est attendu aux « Terrasses de Bréhat » tenues par Didier et Anne-Lise Corlouër qui accueillent chaleureusement la délégation de GP3A.

Certes, comme le déclare Armelle Lambert, "Bréhat ne fait pas partie du territoire, mais c'est une locomotive pour le territoire. En 2015, 380.000 passagers ont embarqué à Ploubazlanec, sachant que la grande majorité passe par Paimpol et l'ancien territoire de Paimpol-Goëlo". Une locomotive… au même titre que le Festival du Chant de Marin qui attire 177.000 visiteurs sur 4 jours. Aussi, après déjeuner, les Vedettes de Bréhat offrent un tour de l'ile - de Bréhat il va de soi ! - commenté par Simon Corlouër, le fils, puis le capitaine Patrice Le Roux débarque tout le monde sur l'ile pour une rapide visite des verreries de Bréhat où le gérant, Yves Neumager, raconte l'évolution de son projet, devenu depuis une entreprise qui rayonne sur le monde : Installée depuis plus de 18 ans dans une citadelle en ruine, il fut, raconte-t-il à propos de son projet initial, "difficile de séduire les édiles locaux…". Néanmoins, le Département, la Région, l'Etat et l'Europe proposent de couvrir 60% de l'effort et l'apporteur du projet prend en charge 40% sous forme d'avance de loyers… 10 ans d'avance… "Heureusement qu'on a tenu le coup, sinon la commune aurait récupéré des bâtiments restaurés sans avoir payé grand-chose" déclare l'initiateur du projet qui avoue que "tout a été très difficile ; Personne ne nous attendait sur ce créneau" mais qui se félicite, deux ans et demi après l'ouverture, d'avoir pu répondre favorablement à une demande de production de boules d'escaliers, puis de boutons de portes puis de boutons de meubles. "On est passé de 100mm pour la boule d'escalier à 55mm pour un bouton de porte et 35mm pour un bouton de meuble… On en fait de 20mm aujourd'hui !". Pour ce faire, il fallut faire des recherches, trouver des processus industriels pour rendre économiquement viables les produits… mais comme le résume le patron de la verrerie, "mon talent a été de trouver des gens qui en avait". Depuis, architectes et décorateurs ont été intéressés par les produits de Bréhat, la clientèle s'est développée – "Dior s'est intéressé à nos produits et nous a demandé de créer un modèle original avec leur identité et une centaine de prototypes plus tard, on a équipé 53 boutiques dans le monde en patères et poignées" – et maintenant, "depuis notre petite ile, on arrose le monde entier… Paris… le Georges V, l'hôtel Bristol, le Prince de Galles, le Plaza Athénée… et grâce à de nombreux décorateurs prescripteurs, Rabah, Megève, ile Saipan, le Martinez à Cannes…". Depuis 5-6 ans les verreries de Bréhat se sont lancées dans la fabrication de lustres qui équipent aujourd'hui le Ritz (9 lustres) et beaucoup de centres-commerciaux : "Nous avons posé un lustre de 400 kg pour le centre commercial Italie 2 à Paris et 1,5t de verre aux Trois Fontaines à Cergy Pontoise". "On est très loin du petit marin et du poisson exotique que l'on faisait pour les touristes, conclut Yves Neumager, mais on continue à les faire…". Ouf !

Aujourd'hui, la verrerie emploie 15 salariés, c'est dire la dimension économique du tourisme… D'ailleurs, à ce sujet, lors d'un rapide point presse à Ploubazlanec, la présidente Josette Connan a rappelé les chiffres déjà donnés lors de sa visite sur Bégard : "52,8 millions d'Euros de retombées sur tout le nouveau territoire, et en Bretagne, avec 58.000 professionnels, c'est 8.1% du PIB".

Pour terminer cette journée très copieuse, une halte à l'Abbaye de Beauport s'imposait. Là, Françoise Le Moine, la Directrice, accueille le groupe, l'informe du programme estival (NDLR – Plus d'informations ICI) et déclare que chaque saison, elle reçoit 50.000 visiteurs et spectateurs et que près de 400.000 font le tour du domaine.

C'est la fin de cette troisième journée d'« Educ'tour » et la finalité d'une telle journée est précisée par la directrice de l'Office de Tourisme : "Certains ne connaissaient pas Paimpol et d'autres ne connaissaient pas Bégard. Avant, nous ne conseillions pas Callac depuis Paimpol, et réciproquement ; Aujourd'hui, les membres de l'équipe sont formés à la prescription du Musée de l'Epagneul breton, par exemple, ou de la Vallée des Saints, ou des sites de Belle-Isle-En-Terre, ou d'Armoripark et vice-versa… ; Avec la visite d'équipements comme aujourd'hui, il s'agit pour tous de mieux conseiller, de mieux prescrire et de mieux vendre, l'objectif de l'Office de Tourisme étant de générer des retombées économiques sur le secteur socio-professionnel" et de conclure : "On ne vend bien que ce que l'on connait bien".

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Notes – (1) GP3A : Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération - (2) EPIC : Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial

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