Vincent Le Meaux aux commandes de GP3A

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Date de l'évènement: 
Lundi, 9 Janvier, 2017

Lundi 9 janvier (2017) – GP3A ! Sous cet acronyme qui fait penser à un jeu vidéo de course automobile, "Grand Prix des trois Avens" ? "Grand Prix Auto Armor Argoat" ? se cache une nouvelle institution : Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération", la communauté d'agglomérations qui ...

... regroupe désormais les communautés de Communes de Guingamp Communauté, Pontrieux communauté, Pays de Bégard, Bourbriac, Pays de Belle-Isle-en-Terre, Callac Argoat et Paimpol Goëlo. GP3A, c'est 57 communes, 74.293 habitants, 1.108km2 et depuis hier soir, un président, quinze vice-présidents et neuf conseillers délégués, pris dans une assemblée constituée de 86 délégués.

Hier soir donc, dans l'espace Entreprise d'En Avant Guingamp, l'ex-président de Guingamp Communauté a ouvert la première assemblée communautaire de cette nouvelle structure territoriale. "C'est un privilège que de vous recevoir dans cette salle pour la première assemblée communautaire de GP3A, a-t-il déclaré. C'est le privilège de l'âge et de président d'EPCI qui me fait être là ce soir et c'est aussi le privilège de l'âge qui m'a fait être président de cette EPCI pendant quelques jours. C'est le départ de quelque chose de grand et je suis fier de donner le coup d'envoi, dans un lieu mythique, qui, j'espère, sera un symbole. En avant donc !". Conformément aux usages en vigueur dans les EPCI fusionnées, il passe ensuite le relai au doyen de l'assemblée, Jean-Paul Le Moigne, maire de Kerpert, qui devient président, "le temps d'installer le conseil et d'élire le président, modère l'élu ; C'est un honneur que je dois à l'âge, je suis sans doute  le doyen. Dans cette communauté d'agglomération, chaque conseiller représente sa commune, élu dans un seul but : l'intérêt général. Nous sommes des conseillers communautaires et nous sommes confrontés à l'avenir de tout un territoire, à construire ensemble, au-delà de nos différences, de nos divergences". Il loue la courtoisie qui a prévalu pendant les travaux préparatoires ou pendant les conférences des présidents des EPCI fusionnées. "Puisse cette ambiance de travail perdurer" et de conclure avant de faire appel aux candidatures pour la présidence : "Nous sommes aujourd'hui devant une page blanche, à nous de choisir la couleur de l'encre, noire ou brillante ?".

Claudine Guilloux porte Vincent Le Meaux

A l'appel à candidature, c'est Bernard Hamon, le maire de Ploumagoar, ex président de Guingamp Communauté, qui se déclare en premier en qualité "de président… pardon… de candidat…" rectifie le doyen Le Moigne emporté par un lapsus anticipatif, ce qui ne manquera pas de faire rire l'assistance, mais c'est Claudine Guilloux, conseillère de Bourbriac, ex présidente de la comcom de Bourbriac, pressentie comme candidate à la présidence par le PS avant qu'une "primaire" désigne Vincent Le Meaux, qui prend la parole : "Nous vivons un moment historique. Je tiens à souligner l'excellent état d'esprit que nous avons su préserver. Le pluralisme, la confrontation des idées, l'expression des convictions distinctes, animeront probablement les débats, et c'est tant mieux ! Pourvu qu'ils soient dignes, respectueux, utiles à l'action du territoire" et qui propose la candidature de Vincent Le Meaux. Elle brosse un portrait de son candidat : maire de Plouec-du-Trieux, président de Pontrieux Communauté, "territoire situé entre la terre et la mer", en charge au Département de responsabilités importantes "qu'il a assumées courageusement et efficacement" et qui, selon l'élue, "maitrise parfaitement les rouages institutionnels de l'administration publique".

Bernard Hamon : Unissons nos intelligences, nos compétences, nos sensibilités

Bernard Hamon intervient ensuite : "Je crois que l'on avait conclu que chaque candidat avait 5 minutes pour présenter sa candidature… j'estime que les 5 minutes de Vincent sont passées, par le biais de Mme Guillou et donc, c'est à mon tour de vous présenter ma candidature". Il propose un rapide aperçu de ses deux parcours, professionnel et élu de Ploumagoar et de la Communauté de Communes de Guingamp. "Je suis entré dans la vie active à 17 ans, dans un chantier naval ; J'ai repris cette entreprise en 76 à mon compte (NDLR : il devait avoir 29-30 ans) et je me proclame artisan autodidacte. Cette entreprise existe toujours sur la ZI de Bellevue ou elle est implantée depuis 1977 et elle a toujours, humblement, généré une dizaine d'emplois". Il dit combien son passé professionnel lui a appris, "sur les relations humaines et la gestion financière d'une entreprise. Cela me sert de modèle aujourd'hui dans la conduite des collectivités où je place toujours l'humain au centre de mes préoccupations". La retraite approchant, il s'engage en 2001 dans la vie municipale de Ploumagoar. "Je suis devenu premier adjoint d'Yves Lollieric jusqu'en 2008 où notre liste a été réélue". En mars 2010, le maire ayant souhaité se retirer, il est élu en tant que premier magistrat de la commune et vice-président de Guingamp communauté jusqu'en 2014 où il en deviendra le président. "Devant l'évolution de notre territoire qui se dessinait au printemps 2015, j'ai eu l'initiative de proposer la constitution d'un territoire à l'échelle du Pays pour lui donner de la représentativité face au pôle Lannionais, fort de ses 100.000 habitants, et au pôle Briochin, fort de ses 150.000hab. Cette initiative n'a peut-être pas, à l'époque, été suffisamment concertée mais la suite m'a donné raison et sur le fond, je pense que j'avais vu juste, même si, je le concède j'ai été quelque peu maladroit". Le territoire n'est finalement pas tout à fait ce qu'il avait projeté, mais, poursuit-il, "dans ce territoire de 57 communes, fort de 75.000 habitants, riche de sa diversité, je me suis investi sans arrière-pensée pour relever ce challenge et offrir des perspectives économiques, touristiques et culturelles à notre population". Il livre ensuite les axes qu'il juge prioritaires : l'économie – "Je ne peux pas me résoudre à ce taux de chômage sur notre territoire. A la présidence de Guingamp Communauté depuis mars 2014, je me suis efforcé de faire venir les entreprises créatrices d'emplois chez nous ; En 3 ans, nous avons négocié 2M€ d'espaces communautaires et apporté 200 emplois" - la sante –"On a tous des projets de santé sur le territoire… il faut qu'ils aboutissent !" – le social – "Nos populations vieillissent et j'attacherai une attention toute particulière au  « bien vieillir » à domicile avec des services qui le permettent" – et enfin, le tourisme et la culture, "qui sont des leviers économiques majeurs", puis de conclure : "Je ne peux terminer sans vous dire que je respecterai la charte telle qu'elle a été signée et délibérée dans vos communes. Unissons nos intelligences, nos compétences, nos sensibilités et la réussite sera au rendez-vous".

Vincent Le Meaux : "Quatre ambitions résonnent dans ma tête…"

Vincent Le Meaux tente de prendre la parole… Bernard Hamon se tourne vers Jean-Paul Le Moigne : "Monsieur le président, il n'a pas été prévu de débat à l'issue des candidatures…" mais que nenni, pour Vincent Le Meaux, il n'est pas question de débat : "Je souhaiterais, en mon nom propre présenter ma candidature" ; "Ce n'est pas ce qui était prévu au protocole" intervient Bernard Hamon, c'est au président de trancher, s'il souhaite avoir encore une nouvelle lecture de votre candidature, mais j'estime que la première parole a été largement en faveur du candidat… Je peux également, alors, demander que quelqu'un parle après moi !?" ; "Tout à fait, cela ne me dérange pas qu'un de vos collèges défende votre candidature" répond Vincent Le Meaux, qui, sans plus attendre enchaine : "Après l'adoption de la charte fondatrice que nous avons tous à cœur de respecter, nous allons prendre tous ensemble le défi d'une communauté d'agglomération incarnée par des femmes, trop peu nombreuses encore, et des hommes, toutes et tous attachés à leur ancien territoire intercommunal". Il rend alors hommage à tous les élus qui ont construit, depuis les années 50-60, les intercommunalités qui fusionnent aujourd'hui ; "Notre assemblée constituée de 86 conseillers prend, pour trois années intenses, le flambeau de ces pionniers qui ont développé et aménagé, patiemment, avec passion, notre territoire d'Argoat, du Goëlo et du Trégor. Merci à elles et eux et à toutes celles, tous ceux qui raccrochent leur mandat de conseiller communautaire un peu par la force des choses". Il dit alors s'inspirer profondément de ces œuvres, rassemblées en une seule, commune, au sein de l'agglomération pour présenter sa candidature à la présidence de l'assemblée communautaire. "Fidèle à ma commune, à mon territoire, à 38 ans, je veux travailler à mon agglo avec une certitude : c'est en œuvrant de manière collective et en sachant trouver des compromis que nous aborderons au mieux les tâches qui nous attendent en 2017, 2018 et 2019". Il fait état de son expérience, de son sens de l'action publique : "aménageur et bâtisseur, toujours dans l'action républicaine et fidèle à ma Bretagne et à mon territoire". Pour lui, la solidarité entre les territoires fusionnés sera déterminante, "et je comprends bien la nécessité d'une solidarité active à l'endroit des territoires les plus ruraux et je le sais d'autant plus que j'ai porté en 2012, la création de l'Agence Départementale d'Appui aux collectivités, l'ADAC 22". Selon l'élu, tout ceci ne se fait pas tout seul ; "C'est toujours en équipe et c'est pour cette raison que j'ai souhaité, en commun accord avec Claudine Guillou, porter cette candidature en binôme". Ainsi donc, ce n'était pas un couac dans le protocole ? Il poursuit : "Se connaitre, s'apprécier, c'est important et je vous propose en cas d'élection d'aller, durant les six mois à venir, à la rencontre de l'ensemble des maires et des conseillers d'agglomération. Il faudra du temps pour accomplir cette tâche et je prendrai les dispositions utiles et nécessaires pour remplir avec sérieux les missions d'une telle présidence". Comme son adversaire du soir, il donne les axes – "Quatre ambitions qui résonnent dans ma tête…" - qui lui semblent prioritaires : Une ambition économique – "Nous devons accélérer le développement des communications et des mobilités sur notre territoire ; Nous sommes attendus à l'accès du très haut débit sur notre territoire ; Nous devons être au rendez-vous des industriels, du commerce, de l'artisanat avec les piliers de notre développement que sont l'agriculture et la pêche. C'est le défi de la conjugaison entre la terre et la mer. Nous devons allier les atouts du tourisme vert et côtier" - une ambition environnementale – "Nous sommes engagés sur la préservation de notre environnement ; La qualité et la quantité de l'eau doit être au coeur de nos préoccupations et notamment les bassins versants qui amènent nos eaux vers le littoral. Nous serons attentifs sur les problèmes épineux de projets miniers, qu'ils soient en mer ou en terre et nous avons un travail énorme pour relever le défi de l'écocitoyenneté… développer le geste du tri sur tout le territoire avec en arrière-plan, la maitrise de l'énergie et du développement alternatif" – une ambition sociale : "Nous devons être en capacité d'accueillir de nouvelles populations, d'être en mesure d'offrir des services à la personne dans les centralités de proximité (!) - il en va de notre honneur - nous devons accompagner nos ainés, les personnes les plus fragiles grâce à un centre d'action social d'autant plus important à mettre en place que l'ARS et le Conseil Départemental  font muter l'action sociale et la présence médicale" – et enfin une ambition éducative, culturelle et sportive : "Notre territoire est un terre de fête, de joie, de défis évènementiels… sachons accompagner les initiatives associatives" puis de conclure : "Je présente ma candidature dans l'ambition de construire en 2017-18 et 19 les conditions de la réussite de notre agglo en 2020. Elle devra être prête pour accueillir les prochains élus de mars 2020… J'invite chacun et chacune à relever ce défi avec moi".

Les votes

Bernard Hamon se refuse de polémiquer sur les deux temps de parole de son adversaire ; "Ce n'est pas mon style… Ça démontre mon inexpérience politique, mais la prochaine je me préparerai peut-être mieux !" et c'est maintenant l'heure du vote pour élire le président. A l'appel de leurs noms, les délégués se dirigent vers les isoloirs, puis vers les urnes. La salle est grande, chaque tour, c'est 50-60m, et ils le feront près de 25 fois dans la soirée !

Au final, Vincent Le Meaux est élu par 45 voix contre 41 pour Bernard Hamon.

"Je tiens à remercier l'ensemble des votants pour cette participation à cette élection qui n'a pas souffert d'abstention ni de vote nul, déclare Vincent Le Meaux en se glissant dans les habits de président de Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération, ce qui démontre la volonté de chacun et chacune de participer à la construction de cette nouvelle agglo qui prend tout son sens désormais puisque constituée de tous ses membres et d'un président. Mais sans équipe, un président ne peut rien faire. L'idée de travailler en commun, comme nous l'avons rappelé, Bernard Hamon et moi-même, doit trouver place dans cette enceinte qui devra relever les défis de la construction statutaire, administrative et institutionnelle, d'une consolidation financière, et qui aura pour vocation de proposer de nouveaux projets. Le travail que vont faire l'exécutif, le bureau, les commissions, sera déterminant pour la suite" et de conclure, avant de conduire la suite de l'ordre du jour : "Merci à Jean-Paul Le Moigne qui a mené cette installation".

Derrière cette élection, ont été élus 15 vice-présidents. A l'unité d'abord, avant que le président Le Meaux propose d'en élire plusieurs à la fois, compte tenu du temps qui passe et des tours pédestres de table qui s'accumulent de fait. Ça a marché lorsque le candidat était seul en lice sur le poste mais quelques dissidents de Paimpol Communauté, ceux qui ne voulaient pas rejoindre cette communauté d'agglomération, ont imposé, en toute logique démocratique, quelques tours de tables – toujours pédestres – supplémentaires.

Au final, ont été élus, du 1er au 12ème, les vice-présidents suivants : Claudine Guillou (Bourbriac), Bernard Hamon (Ploumagoar), Philippe Le Goff (Guingamp), Brigitte Le Saulnier (Paimpol), Vincent Clec'h (Bégard), Dominique Pariscoat (Tréglamus), Claude Lozac'h (Lohuec), Philippe Coulau (Plouézec), Samuel Le Gaouyat (Pontrieux), Gérard Hervé (Moustéru), Yvon Le Moigne (Squiffiec), Jean-Claude Vitel (Kerfot), Christian Prigent (Plougonver), Rémy Guillou (Plouisy) et Lise Bouillot (Callac)

L'exécutif se complète de neuf délégués (du 1er au 9ème) : Christian Coail (Callac), Guy Connan (Pontrieux), Josette Connan (Paimpol, Lanleff), Jean-Pierre Giuntini (Bourbriac), Yannick Le Bars (Paimpol, Lanloup), Gérard Le Caër (Bégard), Didier Robert (Guingamp),  Virginie Doyen (maire de Loc-Envel) et Pierre Salliou (Pabu).

Représentativité du Pays de Bégard

Compte tenu de l'heure, quelques points de l'ordre du jour ont été reportés au prochain Conseil; Il faut dire qu'il était minuit passé et que la séance avait commencé à 18h ! Au final, la représentativité du Pays de Bégard dans cette nouvelle communauté d'agglomération est de 10 délégués, 4 pour Bégard (Gérard Le Caër, Vincent Clec'h, Cinderella Bernard et Hervé Le Gall) et un pour chaque commune de Pédernec (Hervé Rannou), Saint-Laurent (Annie Le Gall), Kermoroc'h (Marie-Yannick Prigent), Landébaëron (Sébastien Tondereau), Trégonneau (Jean-Luc Picaud), Squiffiec (Yvon Le Moigne), dont 2 vice-président (Vincent Clec'h et Yvon Le Moigne) et 1 conseiller délégué (Gérard Le Caër).

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