Rentrée du primaire : Amertume dans l'école de la République

Mardi 1er septembre (2015), à Bégard comme partout ailleurs en France, c'était la rentrée du primaire. Le maire, Gérard Le Caër, accompagné de Cinderella Bernard, l'adjointe à l'éducation,...

...  d'Héléna Denis-Pesrotel, la directrice générale des services et d'Alain Samson, le directeur des services techniques, a fait la tournée des écoles publiques en relevant une certaine stabilité des effectifs - "à trois élèves près…" – "sauf que pour le moment, c'est dans des conditions d'exercice plus difficile avec la disparition d'une classe !".

Maternelle de Baloré – Plus de 30 élèves par classe

En effet, sur la maternelle de Baloré, considérant les moins de 3 trois ans, - et c'est logique… Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale n'a-t-elle pas annoncé "l’amplification des dispositifs pédagogiques qui permettent d’accompagner les élèves au plus tôt, comme l’accueil des enfants de moins de trois ans (plus de 900 classes spécifiques nouvelles depuis 2012), et au plus près, avec 500 emplois supplémentaires pour le «plus de maîtres que de classes»" -  la moyenne par classe va être au-delà de 30 élèves par classe en monolingue, et supérieur à 28 en bilingue. Mais le calcul d'une moyenne ne donne pas la véritable mesure de la problématique liée à cette déraisonnable et purement comptable fermeture de classe. En effet, en MS (Moyenne section), Alain Rauzier devra prendre en charge 31 enfants (!), et même 32 au 1er Octobre (NDLR : une inscription supplémentaire a été enregistrée le 2 septembre), en GS (Grande Section), la directrice Gaëlle Buzulier devra prendre en charge 30 enfants (25 GS et 5 MS) et Frédéric Guérin, en TPS et PS (Très Petite et Petite Section), 32 enfants ! En bilingue, si la classe de Ronan l'Escop (MS/GS) est à un effectif optimal (25 élèves), celle de Sylvie Toupin (PS) est de 32 enfants (!).

"Avec 30 à 32 élèves par classe, analyse le maire, je ne vois pas comment la directrice pourra accueillir des élèves tout au long de l'année, sachant que c'est une vingtaine d'élèves qui est susceptible d'arriver dans l'année. Elle ne pourra pas monter à 40/45 élèves ! C'est donc négatif pour nous et cela pourrait amener des parents à prendre des décisions d'inscriptions d'enfants à Trézélan - ce qui serait bien - mais aussi à l'école privée. Cette envie féroce de l'inspection académique de fermer la classe, ce n'est pas bon pour l'avenir".

En élémentaire, à Baloré, ce n'est pas mieux

Par ailleurs, en élémentaire, de 230 élèves, on passe à 259. Vingt-neuf (29) élèves en plus ! "Ils ont demandé l'ouverture d'une classe, expose Gérard Le Caër, et l'Inspecteur a dit que ce n'était pas sérieux de demander des ouvertures comme cela !". "Pourtant, quand on a 29 élèves de plus, poursuit le maire, agacé, je considère qu'on a une classe en plus. Une belle classe. On a écrit à la Directrice Académique et on lui a demandé si vraiment l'école publique, l'école de la République, l'intéressait encore".

Pas sérieux ?! Certes, 259 élèves sur 10 classes, cela fait une moyenne presque idéale de près de 26 élèves par classe… Mais c'est compter sur la répartition monolingue-bilingue, avec 45 élèves en bilingue – 21 en CE1-CE2 dans la classe de Nathalie Dubois et 24 élèves de CM1-CM2 dans la classe de Delphine Hamel – et sans compter la présence de 12 élèves en CLIS avec Mme Jacob. En monolingue, il reste donc 202 élèves à répartir sur 7 classes, soit une moyenne qui prend de l'embonpoint en passant à près de 29 par classe. Là encore, la moyenne n'est pas une donnée significative et en regardant la ventilation des effectifs, soit 30 élèves de CP chez Mme Le Levier, 30 élèves de CE1 chez Thierry Lagier (le directeur) et Nathalie Lesquin, 31 élèves de CE2 chez Mme Ruche, 30 élèves de CM2 dans la classe de Julien Anthoine, 29 CM1-CM2 dans la classe de Marine Le Gonidec et 27 CE2/CM1 chez Mme Luron… Alors... Monsieur l'Inspecteur d'Académie, demander une nouvelle classe… si, si… c'est sérieux.

À Trézélan, inquiétudes de l'équipe pédagogique

Avec un effectif de 83 élèves, dont un seul enfant de moins de 3 ans, soit un effectif sensiblement identique à l'an passé où elle avait réussi à préserver sa quatrième classe, c'est l'inquiétude dans les rangs de l'équipe pédagogique au regard de ce qui s'est passé sur la maternelle de Baloré. Pour l'heure, il n'y a pourtant pas de menaces sur la petite école. En PS et MS, Cécile Camus prend en charge 22 enfants, Karine Dodokal, la directrice, s'occupe de 17 élèves de GS et CP, Cyrille Bernard a autant d'élèves (17) en CE1 et CE2 et c'est à Catherine Lassalle que revient le plus lourd effectif avec 27 CM1-CM2. En revanche, compte-tenu de la répartition des effectifs 2015, les nuages gris vont s'amonceler pour la rentrée 2016 ! Mais d'ici là, il peut se passer beaucoup de choses.

1023 élèves sur la commune …

Avec 426 élèves au collège (NDLR : Article ICI), 105 dans le primaire privé (NDLR : Article ICI), 150 en maternelle à Baloré, 259 en élémentaire à Baloré, 83 dans l'école de Trézélan, la commune compte 1023 élèves en cette rentrée 2015-2016. Ils étaient 1.034 l'an passé, mais ce sont les effectifs du collège qui pèsent; Ils étaient de 452 en 2014. Ainsi donc, à effectif collégial identique – on ajoute 26 élèves pour arriver à un total de 1.049 – à effectif privé identique - ils étaient 105 l'an passé à la rentrée - le nombre d'élèves du primaire public est passé de 477 en 2014 à 492 en 2015, soit une augmentation de 15 élèves… mais avec une classe en moins ! Un comble !

Le paysage laissé par cette rentrée du primaire et voulu par la Directrice d'Académie laisse donc de l'amertume chez les élus et les encadrants. "La Directrice d'Académie a volonté de faire une carte scolaire au détriment de l'intérêt des familles, s'emporte le maire. Pendant qu'elle y est, elle n'a qu'à considérer les effectifs de Pédernec et de Saint-Laurent et diviser le tout par le nombre d'écoles ! On voudrait affaiblir l'école publique, on ne s'y prendrait pas mieux !". Quant aux rythmes scolaires et au TAPs… "Si l'organisation mise en place a très bien fonctionné, les parents considèrent que leurs enfants sont plus fatigués" dit Cinderella Bernard. "On n'avait pas le choix et ce qu'on a fait est bien, mais les TAPs, ce n'est pas bien !" ajoute Gérard Le Caër qui est persuadé qu'en 2017, on ne parlera plus des TAPs. "Vingt-cinq élèves par classe avec un enseignant bien formé, cela se passe très bien. Les TAPs, c'est une bricole immonde ! Et le comble du comble, c'est que l'école privée, avec ses profs payés par l'éducation nationale, est dispensée d'obligation d'appliquer les nouveaux rythmes scolaires ! C'est d'une injustice !".