Arrestation d'une infirmière au Bon Sauveur !

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Date de l'évènement: 
Mercredi, 17 Juin, 2015

Mercredi 17 juin (2015), un peu avant midi, sur le site de l'hôpital du Bon Sauveur, une infirmière, dénommée Suzanne Bosnière, a été arrêtée… ...

... par la gestapo ! Bien entendu, malgré ce titre et cette introduction volontairement accrocheurs, nous ne sommes pas dans la vraie vie mais dans la fiction. Une fiction, certes, mais inspirée d'un fait historique réel. En effet, en ce mercredi 17 juin très ensoleillé, le réalisateur et scénariste Nicolas Guillou nous a entrainés en novembre 1943, dans les méandres de l'histoire et de la résistance française plus précisément. Gracieusement accueilli pendant deux jours par la Direction de l'hôpital, il est venu tourner quelques scènes d'un long métrage qui parle du rôle rempli par les civils lors d'opérations de "l'armée Secrète" menées sur le territoire. Il est ici question de l'épopée du réseau Shelburn. Ce réseau qui a été mis en place en Bretagne en fin 1943-début 1944, utilisait des vedettes rapides, guidées par David Birkin, navigateur dans l'une des corvettes, le père de Jane Birkin, pour évacuer par mer, agents et pilotes alliés, depuis une plage de l'anse Cochat à Plouha désignée sous le nom codé de "Plage Bonaparte" (NDLR : Plus d'informations ICI). "C'était le deuxième réseau d'évasion maritime français en terme de nombre d'aviateurs et d'agents sauvés, explique Nicolas Guillou. En tout, il y a eu 143 évacuations ! C'est un réseau national qui fut très ancré sur le territoire et notamment Plouha, mais Bégard aussi a permis d'héberger des aviateurs, ainsi que Guingamp…".

Débuté en novembre 2014, le tournage du film se fait sur une quarantaine de lieux différents situés en région Bretagne et plus particulièrement à Plouha. Parmi ces lieux figure le Bon Sauveur où deux plans sont tournés ce mercredi : C'est au début du film. Extérieur jour, nous sommes en Novembre 43… La gestapo arrive dans deux voitures aussi noires que rutilantes. L'une est une Talbo. Plan rapproché sur la calandre. Arrêt. Les portières s'ouvrent. Deux manteaux de cuir noir s'extraient des voitures. Les visages sont sévères. Coup d'œil aux alentours pour l'un, direction entrée de l'hôpital pour l'autre. Dans l'allée, un personnage s'éloigne de l'hôpital, avec son vélo (d'époque le vélo !). Quand les agents de la gestapo entrent dans l'hôpital, Suzanne Bosnière sort et s'éloigne…

C'est l'association "Les mémoires de l'histoire" qui produit le film. Cette association de Plouhat présidée par Monique Bondoux, s'est fixé comme objectif de sauvegarder et de défendre le patrimoine historique de la région en immortalisant ses évènements majeurs. Elle s'est donc pour cela adjoint les services de Nicolas Guillou, breton, professionnel et passionné du 7ème art (NDLR : il a réalisé deux longs métrages : Terre de sang en 2005 et Entre nous deux en 2009). Les partenaires financiers sont le Ministère de la Défense, la Région, le Département, la ville de Plouhat… "Ce film, explique le réalisateur, c'est avant tout une œuvre collective. Elle permettra d'illustrer de manière vivante cette époque pour que perdure le devoir de mémoire à travers une collaboration judicieuse et multidisciplinaire avec les différents acteurs du territoire (musées, écoles, associations…)". Les comédiens viennent du Conservatoire. À l'affiche figurera l'acteur-imitateur Laurent Chandemerle, originaire de Plaintel, avec lequel Nicolas Guillou a déjà travaillé à deux reprises. Figurants inclus, le film mobilise 460 personnages. Sortie prévue fin 2016, début 2017… et pourquoi pas une avant-première au Bon Sauveur ???

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