Bégard – La députée Annie Le Houérou en tournée sur le Pays de Bégard

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 9 Février, 2017

Jeudi 9 février (2017), la députée Annie Le Houérou, lors de son tour du Pays de Bégard, comme elle l'a déjà fait en novembre 2013 (NDLR – Voir "Le tour des communes du canton de la députée Annie Le Houérou"), après être passée à la Brûlerie du Ménez-Bré à Pédernec… laquelle désormais, brasse aussi – sans doute la raison de la rencontre ? -  a fait une halte ...

... en mairie de Bégard. Elle était accompagnée du maire de Pédernec, Jean-Paul Le Goff et ils ont été reçus par le maire de Bégard, Gérard Le Caër, accompagné d'un adjoint, Yvon Bourdon, et de la directrice générale des services, Hélèna Denis-Pesrotel. Autour d'un café s'est alors engagée une conversation libre où il fut question d'écoles, de dynamisation économique et de revitalisation des centres-bourgs. "Les Côtes d'Armor perdent de nombreux élèves cette année - 700 élèves en moins - et on maintient les postes ; La difficulté, c'est que c'est toujours les mêmes qui trinquent car on s'adapte à une démographie très dynamique à l'Est du département et une déprise démographique et économique sur l'Ouest et ce sont les écoles qui en pâtissent". L'après-midi, elle rencontrera les parents d'élèves de l'école du RPI(1) Squiffiec-Trégonneau où il est question de fermer une classe pour raison de sous-effectif dans une classe de CM2. "Les services publics, c'est un combat permanent, poursuit la députée ; On a un phénomène de métropolisation et même si le service public est conforté et reconnu aujourd'hui - ce n'était pas le cas précédemment et ce n'est pas forcément le cas chez certains candidats à la présidentielle - on reste très attaché au service public et aux services au public et ça ne va pas sans une politique de développement économique offensif". Pour Gérard Le Caër, "si on ferme nos petites écoles rurales, c'est pour faire du gain, en regroupant", ce que conteste Annie Le Houérou : "Ce n'est pas le cas puisque qu'il y a des augmentations de postes… L'éducation nationale a quand même créé 60.000 postes alors qu'on en avait supprimés 80.000 les cinq années d'avant ; On a donc maintenu les postes mais sur les écoles rurales il y a un service minimal à assurer ; Sans école, il n'y aura pas de développement économique, aussi, il ne faut surtout pas flancher quand les effectifs flanchent. Il faut maintenir le service ; On n'attirera pas les familles sinon".

Selon Annie Le Houérou, il faut réfléchir à une nouvelle organisation des moyens des écoles rurales. Elle caricature en prenant l'exemple d'une commune, une école, une classe, un enseignant, et elle déclare que, "dans cette logique, je ne suis pas sûre que l'on reste attractif". Pour elle, il faut réfléchir à un schéma : plusieurs communes, plusieurs écoles et voir, non pas comment les élèves bougent pour regrouper les écoles, mais comment les enseignants se spécialisent, dans un groupe d'école, "et au lieu d'avoir une classe multi niveaux et multi sujets, on puisse avoir un enseignant spécialisé sur les langues, sur les nouvelles technologies, pour les apprentissages artistiques, etc". Gérard Le Caër voit une limite à cela : "ce n'est pas l'élu qui répond, mais l'ancien directeur d'école, qui a déjà expérimenté cela… de la maternelle au cm2, il ne faut pas avoir trop d'enseignants spécialisés car le gamin aime bien son maître, son référent. Il a besoin d'un maître référent dans sa scolarité. Il s'accroche à quelqu'un et si on a un balayage de plusieurs intervenants dans la journée…".

Pour Annie Le Houérou, il est préférable de créer un cercle vertueux de développement en s'appuyant sur les écoles ; "Mais ce n'est pas facile, convient la députée ; Ainsi - mais c'est peut-être moins vrai ici - plus au sud de la 4 voies, il y a de moins en moins d'agriculteurs, donc de moins en moins de familles, donc de moins en moins de commerces… C'est un cercle vicieux mais je suis optimiste car la qualité de vie ici est telle qu'avec les nouveaux outils qui sont mis en place, comme le très haut débit, de nouvelles entreprises vont venir s'installer ici car elles auront les mêmes infrastructures d'accueil que celles qu'elles pourraient avoir dans les métropoles. C'est à nous d'en faire la promotion !".

La conversation glisse ensuite et tout naturellement vers le développement économique et Gérard Le Caër déclare, que selon lui, 2017 sera, sur Bégard, l'année du très haut débit. Il confie : "c'est parti pour que GP3A(2) soutienne massivement le développement du numérique eu égard à l'intérêt qu'il revêt", mais au-delà de cet outil de développement économique, il considère que deux autres choses sont importantes : "il faut requalifier les bourgs et relancer le côté bio, mais aussi le conventionnel, en privilégiant l'économie circulaire, le circuit court". Pour la députée Le Houérou, "la requalification des centres-bourgs est une manière de réhabiliter le bâtiment ancien, et il faut aussi développer l'économie touristique et donner accès aux logements aux plus démunis". "C'est ce que l'on fait ici, dit le maire, rappelant l'achat de deux immeubles – la maison Baher et la maison Bodiou et d'un terrain adjacent ; quatorze logements vont être construits ; Ils seront mis en location par Côtes d'Armor Habitat, avec un lien avec le foyer logement pour les repas et les soins, mais aussi en mixité ; Ainsi, il n'y aura pas que des personnes âgées ; Nous voulons développer une certaine solidarité intergénérationnelle", même si cela devrait demander un apprentissage réciproque, à en croire le maire de Pédernec qui a vécu l'expérience sur sa commune et qui raconte que des personnes âgées, demandeuses de cette cohabitation multigénérationnelle, sont ensuite venues se plaindre en mairie, d'enfants qui sonnaient tous les jours à leur porte, ayant oublié qu'au début, elles leur avaient dit : "venez chercher des bonbons !". C'était Halloween tous les jours pour les gamins !

Sur cette anecdote, la discussion s'est ensuite poursuivie par une visite des travaux de la place du centre.

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Notes : (1) RPI : Regroupement Pédagogique Intercommunal – (2) GP3A : La nouvelle agglomération Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération

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