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Dimanche 4 août (2013), au monument de Kergoula à Saint Laurent, s'est déroulé la cérémonie commémorative ...
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... du massacre éponyme. À cet endroit où est, depuis 1946, érigé une stèle portant les noms des six victimes de l'assassinat perpétré, le 6 août 1944 par des soldats de la wehrmacht, de nombreuses personnes et élus du canton de Bégard ont déposé des gerbes en souvenir de ces résistants qui ne furent pas fusillés, mais massacrés. Ils s'appelaient Yves Cazoulat (Plouha), Jean Bivic (Tredrez), Roger Dubernard et André Raoult (Saint Quay Portrieux), André Hamon et Roger Hamon (Treveneuc). "Ces hommes ont payé très cher leur combat pour la liberté, dira Pierre Martin, le président du comité local de l'ANACR, cette liberté qui nous est offerte et que nous devons protéger car la bête immonde n'est pas morte". Pour illustrer sa pensée, il portera à la connaissance de tous, les propos haineux tenus le 30 juillet dernier sur un site de nationalistes bretons où il est écrit : "Moment jubilatoire s'il en est le 16 juillet dernier où quelques pelés rescapés du PCF - vraisemblablement échappés de la maison de retraite – étaient venus à Garzonval chialer abondamment sur 7 cocos ayant eu, en 1944, la très mauvaise idée de jouer aux cowboys contre des allemands aguerris par 5 ans de guerre […] Spectacle crépusculaire et rafraîchissant car toute cette vieillerie est littéralement en train de s'effondrer […] Patience, le temps finira le boulot inachevé par les camarades". "
"Ce temps est un temps de mémoire pour le sacrifice de votre vie, dira le maire de Saint Laurent, Yves Chesnot, c'est aussi un temps de vigilance, tant l'oubli semble s'installer face à la montée des mouvements nationalistes, xénophobes, voire racistes". Puis il lira un texte qu'il a rédigé en 1998 en mémoire de son père, "… prisonnier de guerre, qui comme beaucoup de petites gens, savait à peine lire et écrire mais avait conscience de l'importance du mot Liberté" :
"Hier, vous étiez Lounes Matoube, voix de Kabylie, hier, vous étiez Victor Jara, guitariste tué au Chili, hier, vous étiez Federico Garcia Lorca, poète en Espagne, hier, vous étiez Jean Moulin, symbole de résistance, hier vous étiez, hommes et femmes, rêves de liberté, aujourd'hui, vous êtes Liberté. Ils ont chanté Liberté, une seule rafale a suffi, leurs corps se sont écroulés, puis le silence, insupportable, interminable, immense comme l'éternité. Ils ne chanteront plus Liberté, pourtant l'écho résonne encore de leurs chants. Alors, braves gens, ne vous endormez pas…"
L'intégralité du texte est ici