Jeudi 28 Janvier (2021) - À titre d'information, l'acquisition du bâtiment de l'ancien Écomarché de la rue de l'Hôtel de Ville – communément appelé "le p'tit inter" ou "le p'tit God", par référence à son propriétaire, la famille God - avait été annoncée par le maire, Vincent Clec'h lors du précédent conseil municipal de Novembre. Pour cette cession du 28 janvier, le projet ...
... a fait l'objet d'une délibération par laquelle, de façon unanime, les conseillers s'accordent pour l'acquisition de cet équipement, en friche depuis novembre 2013.
"La vente sera conclue à 150.000€, avec 3% de frais" précise le maire. La surface commerciale est de 750m2 à laquelle il faut ajouter 180m2 de réserves, 30m2 de bureaux, 10m2 de locaux techniques, 10m2 de vestiaires et sanitaires et une zone de stationnement de 334m2. "Au-dessus, il y a un appartement de 200m2, qui peut être divisé pour faire plusieurs appartements, sachant qu'aujourd'hui, on n'a plus de logement d'urgence sur la commune".
Cette acquisition est toutefois soumise à une clause de non-concurrence imposée par ITM Alimentaire Ouest, détenteur des enseignes du Groupement des Mousquetaires (Intermarché, Netto, Bricomarché entre autres). De ce fait, ne pourront pas s'y installer des activités alimentaires généralistes du type supermarché, supérette ou épicerie, ni des activités de bricolage ou de jardinage, et ceci pour 30 ans. En revanche, pourront s'y développer des artisans et des commerces alimentaires, dits de spécialistes, comme boulangerie, poissonnerie, boucherie, etc., "mais aussi des activités de services, voire de galerie artistique" ajoute le maire.
"Il faut repenser l'aménagement intérieur, mais on a une opportunité, sachant que si on ne la saisit par, compte tenu des clauses de non-concurrence, personne ne pourra acheter" argumente Vincent Clec'h, qui annonce par ailleurs que d'autres cellules commerciales du centre-ville, en meilleur état, retiennent actuellement l'attention de porteurs de projets.
Le projet fera l'objet d'un portage via l'Etablissement Public Foncier (comme pour le projet de maison médicale), du moins pour ce qui est de la friche commerciale. Aussi, le logement devra être transféré dans le budget général, tandis que le reste fera l'objet d'un budget annexe, le but étant que l'autofinancement de la commune soit couvert par les loyers des cellules commerciales. "Cette proposition n'aurait jamais été acceptée sans l'accord des enseignes Bégarroises franchisées que sont Intermarché, Netto et Bricomarché, qui adhèrent à notre projet" tient à préciser le maire.
Selon lui, ce projet entre à plus de 100% dans les objectifs du programme "Petites villes de demain" en cours de conventionnement. "Il sera donc soutenu par l'Etat, sachant que 2021 sera surtout une année de réflexion et de lancement d'études quant à la destination de ce bâtiment". Les travaux seraient pour 2022, moyennant la mobilisation de fonds départementaux et régionaux. "L'autofinancement ne devrait pas excéder 30% des dépenses" avance le maire.
À propos des buts visés par cette acquisition, Gildas Hervé, pour la minorité « Il est temps... », rappelle l'existence, dans le programme électoral de la liste, d'un projet de "boutiques starters permettant à des porteurs de projet de pouvoir démarrer sans risque". S'il est conscient de l'intérêt de la reprise de cette friche, il pense "qu'il n'y a pas urgence" et aimerait avancer plus profondément sur l'étude financière du projet et de son impact sur la communauté. Pour le maire, "le risque est minime".
Cinderella Bernard, pour la minorité « Bégard à Gauche avec vous », estime "qu'il fallait se saisir de cette opportunité" mais elle espère que ce projet ne créera pas de concurrence au marché du vendredi. De plus, elle appelle à la vigilance pour que le lieu reste ouvert ; "Il ne faudrait pas qu'il soit un espace clos qui invite à des situations d'insécurité comme cela s'est produit sur d'autres communes où ces lieux sont occupés par des personnes malveillantes".
Le « P'tit God » a une histoire
Vincent Clec'h considère l'acquisition de cette friche commerciale comme étant un clin d'œil adressé aux Bégarrois, "car ce lieu, le p'tit God, a une histoire".
Cette histoire, lors d'une remise de médailles du travail pour les personnels de l'Intermarché, le 21 novembre 2012 [NDLR : Voir Yves God : "Savoir d'où l'on vient !"], Gérard Le Caër et Yves God l'avaient évoquée : "Il est loin le temps ou Roger, son père arrivait chez moi, à la ferme, au volant de son Citroën HY, vous savez, la camionnette de Louis La Brocante. Je me souviens, enfant, d'assister aux échanges de produit, au troc car l'argent n'était pas très présent dans ces années 60-65" avait rapporté le premier, tandis qu'Yves God, en mémoire de ses parents, avait raconté : "Mes parents, alors âgés de 27 et 20 ans pour ma mère, étaient dans une petite ferme où les 2 sœurs de mon père étaient déjà présentes. C'était la pauvreté ; Ils ne mangeaient pas tous les jours à leur faim ; Alors, en 1946, ils décident de partir. Ils apprennent que le Comte et la Comtesse de Lannion cherchaient un valet et une femme de service. Ils viennent de la ferme, ils ne savaient même pas mettre des couverts sur une table et ils se retrouvent employés chez le Comte et la Comtesse Caradec. Quelques mois après, un cousin qui tenait une épicerie à Bégard, dit à mon père qu'il partait sur Tréguier. Il propose à mes parents de reprendre le commerce. Mon père est tenté mais n'a pas les sous pour racheter le fond. Alors il part à vélo chercher des sous en commençant par Pluzunet où il avait de la famille. En faisant ainsi le tour de la famille, en 1947, il achète le fonds de commerce. Il y avait 26m2. Ensuite, mes parents ont agrandi, tous les ans, tous les ans…".