Mardi 30 juin (2020), deux semaines après une première mobilisation [NDLR : Voir Forte mobilisation au Bon Sauveur : pour plus de moyens, pas un pourboire], les syndicats CGT et Sud Solidaire Bégard ont appelé une nouvelle fois les salariés de la Fondation Bon Sauveur à un débrayage revendicatif devant l'entrée de l'hôpital. "Le Conseil d'administration a proposé une prime, mais c'est sur les propres deniers de la Fondation", rapportent Francis Urvoy et Guillaume Salis, les délégués ...
... syndicaux de Sud Solidaire et CGT. "On ne va pas dire non, mais on n'est pas là pour une prime ; On est là pour revendiquer une revalorisation importante des salaires et surtout une augmentation des effectifs". Pour eux, "on continue d'épuiser le personnel" et ils s'estiment "les grands oubliés du secteur de la santé". "On est le petit poucet comparé au secteur public, mais on refuse de n'avoir que des miettes" déclarent-ils en se référant à l'annonce du gouvernement d'ouvrir une enveloppe de 6 milliards d'euros à partager entre l'hôpital et le médico-social, entre le public et le privé. "Cela semble énorme, surtout comparé aux salaires auxquels nous sommes habitués, et pourtant...". Ils mettent en perspective le fait que pour obtenir satisfaction sur leur revendication d'une augmentation nette de 300€ des salaires de tous les soignants, "cela coûterait 8,7 milliards d'euros". Et si, ajoutent-ils, "on prend en compte les mesures d'investissement, de formation, d'embauches massives et de refonte des grilles salariales, c'est 50 milliards par an qu'il faudrait".
"On n'a jamais été aussi bas en personnel" poursuivent-ils en se recadrant sur la problématique de la Fondation. "Il faut arrêter de penser la santé, le soin, le médico-social, comme un coût ; Il faut le voir plutôt comme un investissement et la crise de la Covid l'a montré". Selon eux, "cette crise n'aurait pas été la même si on avait eu un système de soin capable d'absorber le choc de la pandémie ; Sans ce confinement drastique, notre économie aurait pu tourner" et d'appeler à faire autrement désormais : "C'est le moment de faire l'inverse, de donner de l'argent aux soignants ; C'est de l'argent qui va être réinvesti dans l'économie et renforcer le tissu local".
"Au secours, on étouffe ! Nous ne pouvons plus supporter cette érosion permanente de notre niveau de vie" lancent-ils en rappelant que la valeur du point d'indice salarial FEHAP [NDLR : Fédération des Etablissements Hospitaliers & d'Aide à la Personne Privés Non Lucratifs] n'a augmenté que de 1% en 10 ans. "Malgré le manque de moyens, l'engagement des salariés des établissements FEHAP a été sans faille pendant la crise sanitaire, au prix de réaffectations, d'adaptations multiples, de report de congés, etc." et de conclure : "Les applaudissements de 20h ne remplissent pas nos assiettes. C'est le moment pour la FEHAP de faire valoir notre travail et d'éviter que tous les jeunes fuient nos services".
Ils regrettent que la direction de la Fondation ne les ait pas rejoints – "C'est à eux de faire remonter notre malaise au niveau de la FEHAP" – et ils appellent à une nouvelle mobilisation le 14 juillet sur Paris. Pour l'heure, le mouvement du jour se terminera par un pique-nique revendicatif dans l'enceinte de l'hôpital.