"Paysages parcellaires" de Juraj Lipscher à La Tannerie

Envoyer un mailEnvoyer un mail
Date de l'évènement: 
Samedi, 23 Mai, 2015

Samedi 23 mai (2015), à La Tannerie, a été présentée l'exposition photo du Suisse Juraj Lipscher intitulée "Paysages parcellaires". Cette exposition, amenée par l'association Guingampaise GwinZegal présidée..

...  par Paul Cottin est déployée sur le territoire par le réseau Au fil de l'eau du Pays de Guingamp dans le cadre d'un thème fédérateur : les visages de la ruralité. Elle complète donc l'exposition de Roland Schmid encore visible jusqu'au 31 mai au Palacret.

Cette exposition a été invitée à la Tannerie par la MJC, en partenariat avec l'association ADER (Art, Design, Espace Roudour) et c'est donc en présence du président d'ADER, Philippe Saltel, qu'Erwan Le Bourdonnec, le trésorier et maître des lieux, ouvre l'exposition : "C'est la quatrième saison de La Tannerie et c'est la première fois que l'on expose en extérieur. On est donc content de pouvoir montrer que l'ancien champ – ici, il y a eu des patates, des carottes… des moutons aussi… - est devenu un jardin où l'on peut venir voir des photographies !".

Sur l'invitation de Julie Tircot qui a présenté la programmation à venir de la M.J.C, Paul Cottin explique : "Juraj est quelqu'un qui a beaucoup voyagé. Il est originaire de Slovaquie qu'il a quittée en 1968 pour s'exiler en Suisse. C'est un chimiste de formation qui s'est ensuite intéressé à la photo. Ce que je trouve intéressant dans son travail, c'est le regard un peu extérieur qu'il porte sur le paysage; Il rappelle que le paysage est un bien culturel, commun à tous, et cela fait du bien de se retrouver confronté à des paysages qui nous surprennent par cet envahissement de haies artificialisées, parfois à l'excès, que l'on pourrait parfois considérer comme des œuvres à part entière". Il précise que ce travail s'inscrit dans un travail à très long terme de GwinZegal, mené sur le monde rural avec le Pays de Guingamp depuis de nombreuses années. "C'est un monde qui bouge beaucoup, qui évolue dans ses pratiques, dans la manière dont les gens vivent ce territoire et c'est pourquoi il est important d'inviter des gens de l'extérieur pour porter ce regard qui va nous permettre d'avoir une réflexion plus enrichie sur ce qu'est aujourd'hui le monde rural".

"C'est la première exposition en extérieur et cela s'y prête bien, intervient ensuite le Maire Gérard Le Caër. Il met alors en lumière, d'une part le travail en partenariat avec ADER et le caractère "remarquable" de la programmation à venir de la MJC, d'autre part. Il rappelle combien la culture est importante "par les temps qui courent, car plus que jamais on a besoin de penser, de mesurer l'impact de la culture et le monde rural a besoin de cela". "À Bégard, on a désormais onze lieux d'exposition" annonce-t-il, et quand il y a redondance dans cette matière, moi j'aime. Cela donne envie de se produire, d'exposer, de venir voir… et c'est important" puis de conclure : "en tout cas, moi, depuis quatre ans, avec ADER, ça colle !".

Yvon Le Moigne, le président du Pays de Guingamp dit ensuite "son plaisir de réinvestir un lieu de mémoire qui fût un lieu d'activité, de vie économique, agro-artisanale". "De la Tannerie au Palacret, en passant par Belle-Isle-en-Terre ou Pontrieux, on a un fil conducteur qui fait que ces lieux d'activités, devenus lieux de mémoire sont aujourd'hui devenus des lieux de culture". Puis, parlant plus précisément du message porté par l'exposition de Juraj Lipscher, il décrypte : "Ici, l'artiste, par son objectif, se fait à la fois géographe, ethnologue, sociologue car il traduit au travers de ses photos des réalités assez paradoxales : D'un côté, les années 65-70 où la révolution verte nous imposait de détruire tout ce qui ressemblait à une clôture, à cause de la dynamique de la mécanisation, et d'un autre, l'émergence des haies parfaitement soignées, ce qui exprime sociologiquement une volonté de se protéger, de marquer son territoire. Et ces photos en sont l'expression".

C'est au Sous-Préfet, Jean-Paul Mosnier que revint le soin de conclure. Il s'est alors déclaré très heureux au regard de tout ce qui est offert en matière de culture sur le Pays de Guingamp. "Je voudrais tout simplement rappeler que l'État fait en sorte que la culture soit ouverte à tous, et particulièrement dans les territoires ruraux. L'accès à la culture, c'est l'accès à la différence, c'est l'accès au questionnement et cela doit être possible partout. Il faut essayer de profiter de toutes les occasions pour interpeller nos concitoyens et on ne peut pas s'abstenir de réfléchir et d'aller pour cela au-delà de notre pays, notamment quand vous avez des barbares qui sont entrés dans Palmyre ! La culture doit être développée, protégée…". En conclusion il annonce que la ville de Guingamp devrait signer d'ici quelques jours, un pacte culturel avec l'État.

_______________________________

PRATIQUE : L'exposition de Juraj Lipscher est visible tous les jours, à l'extérieur de la Tannerie, jusqu'au 5 juillet.

Partagez cet article