Une réduction des horaires qui ne passe pas comme une lettre à la Poste

Samedi matin, 21 février (2015), les élus municipaux de Pédernec se sont réunis derrière leur maire, Jean-Paul Le Goff, pour signifier clairement leur désaccord quant à la réduction des horaires...

...  imposée par La Poste sur l'officine du bourg. Des stickers "NON Aux réductions d'horaires" à apposer sur les courriers et une pétition sont disponibles en mairie.

"Déjà, en 2009, nous avions dû nous battre pour limiter les réductions d'horaire et ces actions avaient conduit au maintien des horaires d'ouverture à 15h00 hebdomadaires" explique le maire. Las, La Poste ne lâche pas le morceau, et depuis cette action, "nous avons constaté de nombreuses fermetures exceptionnelles pour raison de vacances ou pour raison d'arrêt de travail, poursuit Jean-Paul Le Goff. Et ces fermetures ne concernent pas le personnel de notre bureau ! Pour chaque arrêt de travail au bureau de Guingamp, peut-être parmi d'autres bureaux de la même taille, c'est notre poste qui ferme pour rappeler le personnel local en renfort sur Guingamp et ainsi pénaliser la population de Pédernec par ces fermetures aléatoires".

Et c'est pas fini… comme le dit une publicité du moment ! En effet, les responsables de la poste - Loïc Toupin (Délégué aux Relations Territoriales du Groupe La Poste pour les Côtes d'Armor) et Françoise Houllier (Responsable du secteur de Guingamp) - ont informé le maire d'une baisse d'activité du bureau local qui, consécutivement, amènerait La Poste à envisager une réduction des horaires de 15h à 12h en supprimant l'ouverture du samedi matin. Les horaires deviendraient alors les suivants : de 8h45 à 11h45 du mardi au vendredi.

"Cette analyse qu'ils appellent un diagnostic partagé, n'est en fait que l'annonce de décisions des responsables de La Poste, décisions qui ne sont aucunement partagées par les élus de la commune, s'insurge le maire. En effet, lorsque l'on ferme la poste le samedi et le lundi, seuls jours de repos des salariés, on empêche tout simplement aux usagers d'accéder au service postal dont les horaires en semaine sont incompatibles avec les horaires de travail". Il faut dire, comme le souligne le maire, que si le bureau local est souvent victime de fermetures aléatoires, c'est un peu normal qu'il y ait une baisse d'activité... Peut-être que les usagers n'attendent pas qu'il ouvre à nouveau pour faire leurs opérations ?! Ils vont ailleurs… à Bégard ou à Guingamp !

"La Poste est un maillon d'un ensemble économique et social, comprenant la population, les entreprises de nos zones d'activités, les artisans, les commerçants et les services à la personnes présents sur la commune, poursuit le maire. Il fait remarquer que Pédernec, c'est 2.000 habitants et que les services de la poste sont fréquentés par les habitants des communes riveraines. "L'un des arguments avancés par La Poste est que certaines opérations peuvent être traitées par Internet (*) mais tout le monde ne possède pas internet !" dit le maire qui conclut en déclarant : "Ne soyons pas dupes ! Toutes ces décisions sont faites pour dégrader un peu plus le service public afin de justifier ensuite une fermeture et transférer les dépenses vers les collectivités. Je pense que la Commission Départementale de présence postale, qui est composée d'élus des différents territoires, devra être plus ambitieuse et plus ferme pour le maintien des bureaux de poste".

En tout cas, ce samedi matin, dans le bureau de Pédernec, pour Françoise Coatleven la "postière communale", il n'y avait pas de baisse d'activité et les élus ont quelque peu perturbé son service.

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(*) NDLR :

Il faut noter que les services internet de La Poste (www.laposte.fr) ont un coût : celui de l'éditique. Ainsi, l'envoi par internet d'un courrier d'une page, en noir en blanc, distribué par le facteur (donc matérialisé) est de 0,99€, dont 0,36€ d'édition (**) et 0,63€ d'affranchissement (pour 0,68€ en timbre autrement). En couleur, il sera de 1,40€ dont 0,77€ d'éditique et 0,63€ d'affranchissement.

Un courrier de 20g, c'est une enveloppe de format 22x11 et trois feuilles A4. Pour un tel courrier imprimé en noir et blanc, le service de La Poste par internet demande 1,75€ (1,12€ d'éditique et 0,63 d'affranchissement) pour 0,63€ pour un envoi plus classique. Ceci dit, pour un envoi via internet l'affranchissement reste à 0.63€ pour un envoi d'un courrier de 6 pages au lieu de 1,15€ voire 1,75€ en timbres autrement.

Bien sûr, un tel courrier peut être envoyé plus classiquement sans passer par le bureau de poste (du moment qu'il reste encore des boites à lettres pour le déposer !). En revanche, il n'en va pas de même pour une lettre recommandée AR ou pour un colis. L'envoi d'une lettre AR via internet revient à 6,59€ (une page N/B en recto-verso), soit 4.72€ en affranchissement et AR et 1,87€ d'éditique et de mise sous pli. En allant au bureau de poste local, cette opération coûte 3.67€ (tarif R1 pour 20g). Bien sûr, dans le dernier cas s'il n'y a plus de bureau local ou s'il est temporairement fermé, il faut compter le déplacement et alors, peut-être qu'internet pourra constituer une alternative raisonnable.

Mais qu'en est-il des colis ? On a beau de passer en haut-débit sur Pédernec, les tuyaux ne sont pas encore assez large pour faire passer les colis !

(**) NDLR :

Le prix d'édition d'une feuille A4 remplie à 10% (soit 20 lignes) est d'environ de 0,08€ (cartouche N/B à 15€ pour 200 pages de durée de vie) et 0,007€ la feuille de papier (ramette de 500 feuilles 80g à 3.50 €). Il faut bien sûr considérer l'achat de l'imprimante… mais à la maison, elle ne sert pas qu'à imprimer des lettres…