Bégard – Vœux du maire : En 2018, il faudra faire face aux vents néfastes

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 11 Janvier, 2018

Jeudi 11 janvier (2018), en présence de plus de 250 personnes et d'une trentaine d'élus et de cadres de la commune, le maire Gérard Le Caër, a présenté ses vœux à la population.  "C'est une tradition qui remonte à moultes années… D'ordinaire, nous sommes les premiers, mais le 4 janvier était un peu trop tôt ; Nous avions encore des confettis dans les cheveux, ...

... donc on a laissé Jean-Paul Le Goff, le maire de Pédernec, lancer l'affaire" introduit le Maire. "Ce moment est un moment de rencontres, d'échanges, d'humanité, de dialogue, un de ces moments importants dont nous avons toujours besoin" poursuit-il avant de passer la parole à Héléna Denis-Pesrotel, la directrice générale des services (alias DGS) qui brosse le tableau des principaux faits qui ont marqué la vie communale 2017.

Pour Héléna Denis-Pesrotel, 2018 sera continuité, changements et retour en arrière…

Elle évoque les élections, la mise en place de la réforme territoriale avec la création de GP3A, la fermeture de la trésorerie de Bégard - "les agents territoriaux sauront, je n'en doute pas, travailler avec André Guyot, Inspecteur Principal, notre nouveau trésorier, qui nous a déjà à plusieurs reprises manifesté sa volonté de nous accueillir dans les meilleures conditions possibles" – l'urbanisme – 18 permis de construire, 60 déclarations préalables, 130 certificats d'urbanisme, 85 intentions d'aliéner, "des chiffres en progression, surtout pour les permis de construire" – la démographie – 43 naissances, "elles n'étaient que de 39 en 2016", 12 mariages pour 9 l'an passé, 48 décès pour 57 en 2016 et 5 PACS – l'effectif communal – 70 agents, dont 55 sur la résidence Kreiz Ker – les mouvements de personnels,  "partenaires de travail", avec les départs de Laurence Riehl, la principale du collège (NDLR : Voir Au collège… tout fout le camp !), de Laurence Coisy, la directrice du SMICTOM, de Réjane Guiguen, la directrice de la  MJC et de Marie-France Le Mat, contrôleur principal et de Phillipe Sayer, comptable du trésor (NDLR : Voir Philippe Sayer et Marie-France Le Mat échappent à Guingamp), respectivement remplacés, pour les trois premiers, par Magali Morvan (NDLR : Voir Rentrée sereine au collège dans le silence du chantier suspendu), Benoît Danieau (NDLR : Voir Benoit Danieau prend la direction) et Julie Tircot (NDLR : Voir La nouvelle équipe permanente de la MJC).

"2018 sera quant à elle une année de continuité toujours empreinte pour nos élus communaux, de réflexions, pour maintenir au plus près de tous, le service public et ce malgré un contexte national de rationalisation de l’argent public et de recentralisation de la décision" prévoit Héléna Denis-Pesrotel qui voit aussi "une année de changements" eu égard aux adaptations requises par les comptables et les administrés suite à la fermeture de la trésorerie ou encore la prise de compétence de GP3A(1) en matière de PLU (NDLR : Voir Une "révolution" dans l'aménagement du territoire), et une année "de retour en arrière" lorsqu'elle évoque le retour à la semaine à 4 jours dans les écoles publiques de la commune après avoir dû satisfaire aux exigences de la réforme des rythmes scolaires, ce "binz" qui a mobilisé de nombreuses ressources communales et associatives.

"Comme l’an passé, je le répète, a conclu Héléna Denis-Pesrotel, chaque agent, à sa façon, dans son domaine de compétence, est partie intégrante de ce service de qualité et je tenais à les remercier, qu’ils soient du service technique, du service administratif, du service enfance ou de la police municipale, du parc de loisirs Armoripark, sans oublier nos collègues des autres collectivités qui, dans ce contexte de changements, savent conserver leur professionnalisme".

Avant que le maire intervienne à nouveau, Vincent Clec'h, en qualité de vice-président et référent du pôle de proximité de GP3A, redit ce qu'il a déjà dit lors des vœux du maire de Pédernec (NDLR : Voir Vincent Clec'h, porteur des vœux positifs de l'Agglomération) et Cinderella Bernard, en qualité de Conseillère Départementale, redit ce qu'elle a déjà dit lors de ces mêmes vœux, précisant toutefois, au sujet de la MJC et contrairement à ce que nous avons écrit alors (NDLR : Voir Alinéa 4 de l'article Des vœux très politiques pour Cinderella Bernard), que "présente dans la commission "Citoyenneté" où sont débattues les subventions aux associations, j'ai pu éviter une nouvelle baisse de la subvention à la M.J.C". Elle précise aussi, à propos de la fusion de CCE, qu'à l'issue d'un long échange téléphonique, elle a obtenu "la garantie de la reprise des déficits de la structure fusionnée, si nous devions l'intégrer" et elle salue pour cela l'engagement du Président du Conseil Départemental.

Pour Gérard Le Caër : que GP3A ne subisse pas de tsunami

C'est au maire de Bégard que revient le privilège de conclure le temps des discours de cet évènement annuel. Vous l'avez compris, il y aura un deuxième temps, celui du pot et de la convivialité. Il y eut aussi le temps de l'humour, le maire déclarant, en faisant référence à Cinderella Bernard qui dut sortir, dans le cours de son intervention, une barrette pour mater une mèche rebelle qui lui cachait la moitié du visage, qu'en ce qui le concernait, il n'aurait pas besoin d'un tel accessoire capillaire.

Pour l'heure, restons-en aux discours… et c'est en évoquant la création de GP3A qu'il entame son intervention, avec "des réunions par dizaines afin de mettre en route cette énorme machine qui n’en est qu’à ses balbutiements et qui prendra de nouvelles compétences dans les années à venir, comme par exemple l’eau et l’assainissement". Il formule le souhait que cette nouvelle collectivité rende, "autant que faire se peut", "des services aussi bons et aussi réactifs que le faisaient feu les communautés de communes, dans la proximité" et d'ajouter : "Que des mots comme harmonie, équité, considération du monde rural autant que de l’urbain soient des éléments clés, moteurs qui guident au quotidien notre action politique ; Mon idée, mon choix, est de dire que personne ne doit rester au bord du chemin, ceci dans une maîtrise financière rigoureuse de l’action publique. Le travail, la tâche, consiste à respecter, à aider chaque collectivité dans un esprit constructif, dans un souci de partage et de complémentarité ; Pas de course à l’échalote, pas de guerre, pas de querelle de clochers… Je reste et resterai vigilant à ce que ces principes fondamentaux du bien vivre ensemble demeurent visibles et surtout concrets. Bon vent à GP3A, on est embarqué, qu'on le veuille ou non, sur ce gros navire ; Qu’il arrive, dans le temps qui passe, à bon port… sans tsunami. C’est un vœu fort pour 2018 et autres à venir".

Mais GP3A n'est pas tout, ne fait pas tout, semble dire le maire qui parle des dossiers qui l'attendent à la mairie au lendemain des longues réunions tardives de la Communauté d'Agglomération ; "Réunions de municipalités, conseils municipaux, commissions diverses, permanences… j’ai eu plus de 500 personnes à passer en mairie en 2017 lors de mes permanences, preuve que la commune et son maire représentent encore quelque chose pour la population. On ne règle malheureusement pas tous les problèmes mais on écoute, on oriente, on apaise, on réconforte et très souvent, on solutionne, tel un véritable couteau suisse que nous sommes, maire et collègues élus". Il remercie alors ses adjoints, les conseillers délégués, les conseillers municipaux - "pour leur implication quasi permanente tout au long de l’année, pour leur participation à la vie communale riche en évènements de toute nature" – et les personnels de la mairie, de l’accueil à la direction générale des services, en passant par le service social, la banque alimentaire, le logement, l’urbanisme, l’accompagnement associatif, la comptabilité et la paie, les ressources humaines, la police municipale, la gestion des personnels du service enfance, la communication, la bibliothèque, les services techniques, "tous dévoués et attachés au service public" et qu'il fera applaudir par la salle.

Fermeture de la trésorerie : "le coup dur" de l'année

Il n'oublie pas de reparler de la fermeture de la trésorerie, "le coup dur" de l'année selon lui ; "Je ne reviendrai là-dessus pas parce que cela me dégoute", mais il y revient tout de même : "c'est une fermeture complètement injustifiée et on n'a pas été aidé. Le député lui-même - il parle de Yannick Kerlogot - ne nous a pas aidé. Il paraît que tout le monde est capable de déclarer en ligne… nous verrons… Le Préfet m'a même dit : vos services pourront bien accueillir les gens s'ils n'y arrivent pas !".

1,5M d'euros investis depuis 5 ans… sans augmentation de l'imposition locale !

"Depuis quelques années, quatre ou cinq, ce sont un million et demi d’euros que nous investissons par an, tous budgets confondus, rappelle Gérard Le Caër, et dans le même temps, nous n’avons pas touché aux taux d’imposition communaux, seul levier qui soit de notre stricte responsabilité". Pour lui, c'est en sachant monter de solides dossiers de demande de subvention auprès du Département, de la Région, de l'Etat, que cela a été possible. "Les gros travaux d’aménagement de la Place du Centre et ceux des abords de l’église, qui ont coûté 1.400.000€, en sont l’illustration" (NDLR : Voir alinéa 4 de Nouveaux équipements pour prendre de la hauteur à Armoripark). Sur ces aménagements, il dit avoir reçu "des retours positifs de la part de la population pour cet ensemble accessible, sécurisé, fleuri, éclairé, bourré d’art et de culture" et il annonce une inauguration le samedi 26 mai, dès 17 heures. "De mon point de vue, ces aménagements donnent de l’ouverture, de la profondeur au lieu et mettent en valeur le patrimoine bâti. Nous espérons avoir réussi là aussi un aménagement attractif s’inscrivant pleinement dans l’accompagnement de l’activité commerciale et artisanale du centre-ville, source de vie, d’échange et de lien social, véritable plus-value économique de proximité et du vivre ensemble".

Il rappelle ensuite les investissements faits en matière de voirie – "2,6km d'enrobé en campagne pour un montant de 117.500€" – d'aménagement des locaux de la MJC (NDLR : Voir La salle des fêtes s'est refait une beauté), de services techniques qui ont "touché" un véhicule électrique, deux camions et un tractopelle flambant neuf (NDLR : Voir 120.000€ pour deux véhicules de service et pour Gégé) et de travaux d'assainissements pour un montant de 115.700€ dans le quartier de Gwenezhan (NDLR : Voir Le quartier Poull Ar Vran est branché !).

Puis, il rappelle les travaux en cours au Foyer Logement, à la Fondation Bon Sauveur – "Pascal Conan, le Directeur Général de la Fondation Bon Sauveur, présent dans la salle sait combien nous attachons de l’importance à la présence renforcée de l’hôpital dans la ville ; C’est vital pour notre commune et sa périphérie" - travaux qui, s'ils n'impactent pas les finances communales, représentent de l'emploi, vecteur d'attractivité. "A nous de savoir fournir les éléments d’installation de familles, terrains, lotissements, structures scolaires, culturelles, sportives, à des prix attractifs" enchaine le maire qui rappelle que 95 nouvelles familles se sont installées à Bégard dans le cours de l'année passée (NDLR : Voir Nouveaux arrivants : une année record !) et que 2018 va voir le démarrage des travaux de la médiathèque – "quatre fois plus importante en surface que la bibliothèque actuelle" – puis, plus tard la livraison de 11 logements en centre-ville et un nouveau collège. "Ça bouge dans la commune, l’effet « ruche » est palpable et ça c’est extrêmement positif" se réjouit Gérard Le Caër sur ce point avant d'évoquer les 1.038 élèves qui ont franchi les portes des cinq établissements scolaires de la commune et le retour à la semaine de quatre jours, déjà évoqué par la DGS.

Qu'on nous laisse digérer…

"J’espère une certaine stabilité et sérénité dans les années à venir ; Qu’on nous laisse digérer et accompagner une réforme avant qu’une nouvelle vague déferle, fédérant parfois un sentiment de gâchis, d’impuissance et de démotivation, face aux enfants dont nous avons collectivement la charge" déclare le maire, mais déjà sur ses gardes : "Au moment où j’écris ces mots, apparaît une nouvelle mission pour repenser l’école maternelle, « améliorer » les relations entre intervenants et enfants – il va falloir que les grands sachent parler aux petits… C'est révolutionnaire ! – développer le dialogue école/parents et repenser l'environnement de l’école, du mobilier de la salle de classe à la cantine, en passant par les toilettes ; Il faut savoir parler aux enfants, lire des contes à haute voix, faire passer de la musique…". En tant qu'ancien enseignant, il se dit "glacé d’effroi" ; "Un tel enfumage n’est pas entendable ; C’est notre savoir-faire qui est questionné". Selon lui, de tels propos, "démagogues et hors propos de la part du ministre En Marche de l’éducation nationale, c’est humiliant, vexatoire et méprisant. C’est à croire qu’on nous prend pour les perdreaux de l’année, ou qu’ils n’ont pas mis les pieds dans une école maternelle du XXIème siècle". En revanche ajoute-t-il, ils ont simplement oublié l’essentiel : considérer l’école maternelle à partir de l’âge de deux ans ; "Là, on rendra le meilleur service, le meilleur rapport qualité prix épanouissement aux enfants et à leurs familles, dans les milieux ruraux comme les nôtres effectivement… Mais ce n’est pas à l’ordre du jour car là, ce sont des postes d’enseignants, des coûts budgétaires…" et de clore ce chapitre en déclarant : "que dire d’une nation qui néglige l’éducation, qui propose des mesurettes hors-jeu des réalités de terrain. C'était mon coup de cœur !".

Les remerciements et félicitations…

C'était son coup de cœur, mais pas sûr que le mot soit bien choisi, que l'organe soit bien choisi ! Nous avons plutôt entendu un coup de gueule ! C'est néanmoins moins "remonté" qu'il va poursuivre ses vœux en remerciant le monde associatif – "un monde dense et riche avec plus de 70 associations pour 3.300 adhérents" auquel il promet la continuité du soutien logistique et financier de la commune – en louant les actions caritatives telles que l'œuvre du vêtement, le Téléthon, l'association de François Lintanf, "Champ Tiers Monde" qui a permis la collecte de 2.085€ pour les sinistrés de l'ouragan Irma, en félicitant ce dernier qui a été promu au grade de Chevalier dans l’ordre du mérite agricole et en félicitant,  tour à tour, Martine Offret et Yann Houssier, membres actifs de l'AS Bégard, pour l'obtention d'une médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports, Joël Le Pennec, président des Cols Bleus, pour l'obtention de la Palme d'Or du bénévolat et enfin Pierre Martin, dit "Pierrot", nouvellement promu au grade de Chevalier de l'Ordre National de la Légion d'Honneur. "Ce n’est pas une décoration mais une distinction, haute récompense pour les milliers d’heures consacrées au bénévolat" précise l'Edile.

Mais aussi Colette Pincemin et les membres actifs du collectif qui a soutenu et accompagné les familles de réfugiés accueillis sur la commune. "Après une bataille menée pendant plusieurs mois par les membres et les élus, la préfecture des Côtes d’Armor vient d’accorder un titre de séjour et une autorisation de travailler aux époux de la famille Kurti, arrivée sur Bégard en 2016 avec ses trois enfants, en provenance du Kosovo" annonce Gérard Le Caër.

… et une conclusion fortement teintée de politique !

"D’une façon générale, continuez les uns et les autres à promouvoir l’éducation, le sport, la culture qui n’est pas un luxe, mais une nécessité, encourage le maire ; Luttons contre la misère et l’ignorance, les pires fléaux d’une démocratie et laissons dans ce domaine un créneau à la commune, socle indéfectible et clairement identifié par les citoyennes et citoyens de notre république. Il ne faut pas se priver du formidable réseau des élus locaux et bénévoles qui quadrillent notre pays. L’efficacité a besoin de proximité ; Elle a besoin d’être incarnée ; La France a besoin de ses collectivités territoriales ; Elle a surtout besoin de clarté, de lisibilité, de rationalité et de circuit court dans la décision, bref de responsabilité. La décentralisation est un acquis de la démocratie locale, sérieusement mis en difficulté par l’atrophie des ressources fiscales. Le défi d’aujourd’hui est un mouvement ascendant de décolonisation à partir des collectivités pour réinventer et ré-enchanter la politique à partir de la vie locale. La république se gagnera dans les mairies" et de conclure : "Je souhaitais livrer ces considérations politiques à l’aube d’une année 2018 qui s’annonce pleine de contraintes, de restrictions en tous genres et d’augmentation des prix mais sachons rester debouts face aux vents néfastes qui pourraient souffler sur la ruralité, sur les petits et les modestes ".

Pas de quoi passer une bonne année en somme ! Mais tout le monde a le droit de se tromper et l'avenir, même à court terme, n'est pas une science exacte !

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Notes : (1) GP3A : Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération

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