Bégard – Fermeture de la trésorerie : "C'est lamentable d'en arriver là !"

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 2 Novembre, 2017

Jeudi 2 novembre (2017), jour des défunts, ils étaient près de 150, citoyens et élus Bégarrois, élus de communes limitrophes et représentants syndicaux, mécontents de la fermeture de la trésorerie au 1er janvier prochain. A l'appel du maire, Gérard Le Caër, en cortège depuis la place du centre, ...

...  ils se sont rendus à la trésorerie pour y déposer une couronne mortuaire et un clavier d'ordinateur qui préfigurait l'incidence des nouvelles technologies sur la fermeture de ce service public de proximité.

"Six trésoreries vont être fermées dans le département au 31 décembre, sans compter les transferts de certains services vers Saint-Brieuc, déclare David Cocault, qui représentait les syndicats Solidaires, FO et CGT Finances en la circonstance. Il rappelle que c'est une décision prise par le Directeur Départemental des Finances Publiques et par le Ministre des Finances. "Les salariés ont le sentiment que c'est leur travail qui est remis en cause et ils subissent ce coup psychologiquement" ajoute le représentant syndical, qui ne désespère pas "de gagner des combats".

Pour la conseillère Départementale, Cinderella Bernard, et aussi adjointe au maire, "la trésorerie de Bégard est un service qui a tout son sens sur une commune de 5.000 habitants avec des communes avoisinantes mais malgré tout cela, malgré que l'on dise qu'on n'a pas encore internet partout, qu'il reste des zones blanches et que de fait, on n'est pas tous égaux face à internet, on ne nous écoute plus car le seul objectif de ces réorganisations, c'est la finance. On n'obéit qu'à la finance aujourd'hui ; L'humain dans tout cela, on ne s'en occupe plus". Pourtant, selon elle, "c'est un lien social important" et elle rappelle les combats menés par les ainés sur la décentralisation "qui a consisté à amener le service public au plus proche des gens" et pour elle : "ça, c'est le progrès pour nous !" puis de poursuivre : "alors, on nous dit que le progrès maintenant, c'est le tout numérique ! Donc, on éloigne le service public des gens et c'est ça le progrès ? Ben non ! On est convaincu que ce n'est pas le progrès ; Que le progrès, c'est de faire les deux, ensemble, avoir des services proches des gens et des outils numériques. L'un ne doit pas enlever l'autre".

Ce qui inquiète plus particulièrement le maire, c'est l'effet tâche d'huile - "Aujourd'hui, c'est la perception… et demain… Les écoles ? Les classes ? Des heures en moins à la poste ?" - et pour enrayer ce processus, selon lui, la vigilance est de rigueur : "Il faut veiller ensemble et ne pas rester chacun dans nos communes" et de lancer un cri : "Arrêtez de dépecer le monde rural !". L'avenir que sous-entend ces restrictions, résume Gérard Le Caër, c'est "nous irons tous au clavier citoyens ! Nous serons tous télédéclarés…" mais il rappelle que "tout le monde ici n'est pas prêt et une fois de plus, ce sont les plus fragiles qui sont pénalisés et c'est insupportable". S'il consent qu'il faut être "acteur de son temps, avec le numérique" il reste persuadé qu'il faut aussi être capable "d'être vecteur de lien social, d'apaisement". Puis d'adresser sa colère à l'attention de Stéphane Halbique, le directeur départemental des finances publiques - "il doit rigoler quand il nous entend car c'est un cynique pervers… Il doit rigoler en se disant : en fermant ça, on gagne 25.000€ sur le fonctionnement ! J'ai presque envie de les lui donner ! C'est lamentable d'en arriver là ! Et nous on se retrouve avec ce bâtiment sur les bras et en plus, ce monsieur a le culot de m'écrire pour me dire qu'il faudra lui trouver une salle à mettre à sa disposition pour assurer les permanences… Pourquoi pas le café et le secrétariat ! Où va-t-on ? Il ose l'écrire !" - et du député Yannick Kerlogot – "notre bienveillant député qui appuie complètement ce projet" - puis de conclure : "On va réfléchir, car il faudra trouver une solution pour les plus démunis… A moins qu'on refuse tous de payer l'impôt, ce qui serait une action envisageable… Pourquoi pas !".

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