Bégard – Les personnels du CCE de Bégard grave mécontents !

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Date de l'évènement: 
Mardi, 27 Juin, 2017

Lundi 27 juin (2017), aux portes de la mairie, les personnels du Comité Cantonal d'Entraide (CCE) de Bégard ont manifesté leur mécontentement à force de sirène, de slogans scandés au porte-voix et de tracts distribués sur la voie publique, aidés en cela de représentants syndicaux FO et CGT, de Bégard mais aussi de Guingamp. Petit rappel ...

... du contexte de la crise : Lors du Conseil d'Agglomération du 7 mars dernier, l'avenir des services d'aide à domicile avait été largement évoqué, et plus particulièrement celui du SECAD de Belle-Isle-en-Terre, la seule structure communautaire actuellement (NDLR Voir GP3A – L'avenir des services d'aide à domicile a fait débat). Pour ce qui est des autres structures du territoire de GP3A, des accords de regroupement étaient déjà conclus – cas de Callac et Maël-Carhaix – prévus ou en cours – cas de Paimpol et Plouha – ou en cours de réflexion comme pour le SAMAD(1) de Bourbriac, le Comité de Service à la Personne (CSP) de Guingamp, la structure ADSEVEL de Guingamp qui couvre le champ des personnes en situation de handicap et le Comité Cantonal d'entraide (CCE) de Bégard. Toutes ces structures sont associatives, et la situation actuelle est la conséquence de l'appel d'offres lancé par le Département, désigné chef de file de l'action sociale, qui veut passer de 85 structures à seulement 20 structures sur le Département et qui a fixé des règles en ce sens, obligeant les associations à se regrouper pour que leur réponse soit recevable d'ici la mi-juillet, face à une offre du secteur privé que favorise de fait le Département.

Depuis quelques mois donc, ce n'est pas une surprise que les structures Guingampaises se regroupent avec celles de Bourbriac et de Bégard. Ce qui semble être une surprise en revanche pour les personnels du CCE de Bégard, c'est que ce regroupement risque de provoquer une perte sur leurs revenus. En effet, depuis 5 ans maintenant, ces personnels bénéficient d'une prime annuelle équivalente à 2% des rémunérations brutes de l'année (de l'ordre de 300€ à 380€ maximum) – "ce ne sont pas des avantages inscrits dans nos contrats de travail, ce sont des usages" expose une des salariées de Bégard - et l'accord de fusion prévoit de la remplacer par une prime d'assiduité de 150€, "supprimée en cas d'arrêt de travail" dit le tract de FO. Alors que les Conseils d'Administration des quatre structures se réunissaient en mairie de Bégard, appuyés par des représentants syndicaux de Guingamp, ils ont donc manifesté leur mécontentement. A propos de cette prime annuelle, "ce sont ces usages que le nouveau comité dénonce, explique à son tour Christine Aubéry, la secrétaire du syndicat départemental Action Social Force Ouvrière ; Le monde associatif n'est pas comme le monde de l'entreprise ; Ils n'ont pas forcément des accords et elles, elles avaient un usage de 2% de prime et elles le perdent. C'est énorme ! Personne aujourd'hui ne veut perdre 2% de salaire. En plus on leur promet une prime de 150€ par an, mais assujettie à l'assiduité… On sait ce que c'est, dès qu'il y a des arrêts maladie, on supprime la prime. Alors, elles vont malade au boulot pour avoir 150€ de plus, au risque de contaminer les personnes auprès desquelles elles travaillent, les personnes âgées ; C'est pour cela qu'elles sont très en colère. Ce sont des petits salaires, en dessous de 1000€, et quand on retire 400 à 500€ par an à ces salariés-là, c'est inacceptable. La valeur d'ajustement n'est pas sur les salaires". D'après elle, lorsque les Présidents des associations sont passés pour entrer en réunion, il leur aurait été dit : "Allez voir le Conseil Départemental !".

En aparté et à posteriori, via les réseaux sociaux, Cinderella Bernard, la Conseillère Départementale d'opposition, a annoncé avoir, lors de la réunion des Conseils d'Administration évoquée supra, fait inscrire la nécessité de maintenir au même niveau qu'actuel, les conditions de travail et les conditions salariales de l'ensemble des agents. Cette délibération aurait été votée à l'unanimité. Malgré ce, la mobilisation des agents se poursuit et une audience va être sollicitée auprès du Conseil Départemental. S'agissant d'une phase de constitution d'une réponse à un appel d'offres du département, fut-il contraignant, on imagine mal que cela puisse avoir un sens. C'est dans la réponse à l'appel d'offre, le projet présenté par le nouveau Comité, que se trouve, dans un premier temps, nous semble-t-il, la solution. Ce sera ensuite au tour du Département de faire des choix.

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Notes - (1) SAMAD : Service d'Aide au Maintien A Domicile

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